L’IGOPP produit des rapports intéressants… à son habitude. Celui du 13 octobre 2023 n’y déroge pas. Il est intitulé : « La performance des sociétés canadiennes contrôlées inscrites au S&P/TSX ».
Quel bilan est fait ?
De façon générale, à la suite de la revue approfondie des études récentes, celles-ci tendent à confirmer :
- Un effet favorable du maintien du contrôle sur la capacité d’innovation des firmes et
une meilleure qualité d’information financière (incluant l’utilité prédictive des données)
divulguée par les sociétés contrôlées; - Une plus importante longévité des firmes contrôlées comparativement à leurs homologues
à une action-un vote ; - Un engagement plus prononcé des firmes contrôlées par des familles envers les
critères sociaux et environnementaux, et que cet engagement était observable bien avant
que l’investissement qualifié de «responsable » ne devienne une dimension incontournable et
donc bien avant la popularité de l’acronyme « ESG»; - Qu’il n’y a aucun appui péremptoire à l’hypothèse que les structures DCA nuisent à la
valeur de l’entreprise; - Que les sociétés canadiennes contrôlées, incluant celles avec une structure DCA, montrent des
rendements totaux pour les actionnaires à long terme supérieurs à ceux de leurs homologues à
actionnariat diffus; - Que les actions des sociétés contrôlées tendent à afficher une volatilité moins grande,
et offrent donc un niveau de risque inférieur pour les investisseurs; - Que devant l’évidence de résultats financiers supérieurs pour les sociétés avec DCA, le débat s’est
déplacé de plus en plus vers l’imposition de clauses crépusculaires visant à restreindre le maintien
du contrôle à un horizon temporel prédéterminé. À cet égard, les discussions sont davantage
de nature théorique et difficilement appuyées de façon empirique. Néanmoins, on retient de
l’argumentaire que la volonté de maintien de contrôle repose d’abord et avant tout sur la capacité
de donner et d’exécuter une vision à long terme à l’organisation, et que l’imposition d’une limite
de temps – surtout rapprochée – vient s’opposer à cette qualité première de facto.
Notre propre étude comparative a également permis de dégager plusieurs constats:
- Au niveau de la performance de l’action, nos résultats appuient ceux des études recensées
et démontrent que les sociétés contrôlées canadiennes du S&P/TSX affichent un
rendement total pour les actionnaires à long terme supérieur à leurs homologues non
contrôlées ; - Après comparaison d’échantillons de sociétés appariées selon le système de classification des
industries, les sociétés contrôlées canadiennes du S&P/TSX affichent un meilleur indice
de risque ESG non géré que leurs pairs non contrôlés, et ce, malgré le fait que l’indice soit
biaisé en défaveur des sociétés contrôlées; - On observe que, depuis plus d’une dizaine d’années, et plus particulièrement lors de l’année
de référence 2021, les sociétés contrôlées canadiennes du S&P/TSX affichent un score
environnemental «E» supérieur à celui des sociétés non contrôlées ; - En aucun temps depuis 10 ans peut-on affirmer que les sociétés non contrôlées sont supérieures
aux sociétés contrôlées en matière de rendement social selon le score « S »; - Sans véritable surprise, puisque le fait d’être contrôlé (particulièrement à l’aide d’une structure
DCA) a une conséquence négative sur la mesure «G» des différents scores, les sociétés contrôlées
sont évaluées – selon le catéchisme des agences de mesure de la gouvernance – comme étant
moins bien gouvernées que leurs pairs à actionnariat diffus. L’effet net du score «G» sur les scores
combinés ESG vient biaiser les résultats totaux et dépeint une image défavorable et injuste des
sociétés contrôlées.
À la prochaine…
Ce contenu a été mis à jour le 4 mai 2024 à 15 h 09 min.
Commentaires