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Fiscalité, entreprises et intérêt général : un équilibre complexe

L’Irlande a fait appel mercredi 9 novembre de la décision de la Commission européenne qui impose à Apple de rembourser à Dublin 13 milliards d’euros d’avantages fiscaux, soit 23 % du budget irlandais. Dans cet article de Le Monde (« Affaire Apple : l’Irlande fait appel de la décision de la Commission européenne »), c’est la responsabilité sociétale qui est en toile de fond ! Il est amusant de relever que c’est un État qui conteste la critique faite d’avoir utilisé des techniques fiscales hautement contestables…

 

Le 31 août dernier, l’exécutif européen avait sommé Apple de rembourser à l’Irlande plus de 13 milliards d’euros d’« avantages fiscaux indus ». Le pays dispose d’un taux d’impôt sur les sociétés particulièrement bas, à 12,5 %. Selon la Commission européenne, Apple a bénéficié d’un taux d’imposition sur ses bénéfices européens de seulement 1 % en 2003, qui a diminué jusqu’à 0,005 % en 2014.

Immédiatement après la décision de Bruxelles, le gouvernement irlandais avait annoncé son intention de faire appel, le premier ministre Enda Kenny (centre droit) jugeant que la conclusion de la Commission n’avait fait qu’occasionner « de graves dommages » à la réputation internationale de son pays. Cette annonce avait divisé le pays.

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

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Une RSE bien discrète

« La concurrence fiscale est réamorcée » ! C’est sous ce titre que Mme Marie Charrel publie un article dans Le Devoir rappelant que la RSE prend un visage particulier dès le droit fiscal est abordé.

 

C’est reparti. Lundi, la première ministre du Royaume-Uni, Theresa May, a déclaré devant le patronat britannique qu’elle s’assurerait que son pays ait l’un des taux d’imposition sur les sociétés (IS) « les plus faibles des vingt principales économies mondiales ». Celui-ci doit passer de 20 % à 17 % d’ici à 2020 — voire à 15 % dans la foulée, selon des rumeurs publiées par la presse britannique. Les propos de Mme May ont aussitôt été critiqués par le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble.

Le Royaume-Uni n’est pourtant pas le seul à miser sur une baisse de l’imposition des bénéfices pour tenter de séduire les entreprises. Il y a quelques jours, la Hongrie a annoncé qu’elle baisserait son taux d’IS (l’impôt sur les sociétés) à 9 % en 2017, tandis que le Luxembourg réduira le sien de 21 % à 18 % en 2018. « Après une pause pendant la crise, puis les efforts sur la transparence des pratiques, la concurrence fiscale entre les États européens est repartie, sous une forme renouvelée », constate Jean-Pierre Lieb, avocat associé chez Ernst Young.

Hors du Vieux Continent, le Mexique, la Chine, l’Australie ou encore Israël ont également annoncé des baisses ciblées de l’IS cette année. Sans oublier les États-Unis. Le président élu Donald Trump a en effet promis de réduire celui-ci de 35 % à 15 %, et même d’offrir un taux de 10 % aux multinationales américaines acceptant de rapatrier leurs liquidités placées à l’étranger.

 

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Ivan Tchotourian

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ISR : peut mieux faire, mais comment ?

Bonjour à toutes et à tous, excellent article consacré à l’ISR démontrant le rôle des convictions personnelles et de l’importance de limiter le nombre de fonds proposés : « L’investissement socialement responsable peut encore mieux faire » (The Conversation, 20 septembre 2015).

 

Les taux de rendement ne sont plus les seuls à capter l’attention des analystes. Les critères extra-financiers sont de plus en plus pris en compte, si bien que l’Investissement Socialement Responsable (ISR) représente aujourd’hui autour de 10 % des actifs sous gestion en Europe.

Mais la poursuite de son développement passe par une meilleure compréhension des freins et des motivations des investisseurs vis-à-vis de l’ISR. La marge de progression est en effet réelle, notamment chez les particuliers qui ne représentent que 4 % des montants investis (Source Eurosif 2014).

Comment expliquer une si faible participation ? Les épargnants sont-ils réfractaires aux fonds ISR ? Existe-t-il des leviers d’action pour augmenter leurs investissements ?

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

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Une proposition audacieuse : mettre les paradis fiscaux en quarantaine

Joseph Stiglitz vient de proposer une solution radicale : mettre les paradis fiscaux en quarantaine ! (ici). En voilà une proposition audacieuse mais qui aurait du sens… et ferait avancer davantage la responsabilité sociétale.

 

«Les régulateurs américain et européen devraient traiter les paradis fiscaux comme les porteurs d’une dangereuse maladie. Sans contrôle, ça peut se propager comme un virulent virus», écrivent-ils dans ce rapport, parmi une série de propositions destinées à combattre «l’économie souterraine».

«Nous savons quoi faire avec les dangereuses maladies contagieuses: quarantaine», ajoutent-ils.

Selon les deux auteurs, l’Europe et les États-Unis, «en tant que leaders économiques», doivent prendre la tête de la lutte contre les paradis fiscaux, qu’ils définissent comme des «juridictions qui sapent les normes mondiales en matière de transparence financière et des entreprises».

«Il y a un point de vue largement partagé, selon lequel ces paradis existent uniquement parce que les États-Unis et l’Europe regardent ailleurs», estiment Joseph Stiglitz et Mark Pieth.

Or, «si les paradis fiscaux servent de centres pour (…) l’évasion fiscale ou facilitent de quelque manière que ce soit la corruption ou les activités illicites, ils agissent comme des parasites et devraient être isolés de la communauté financière mondiale», poursuivent-ils.

 

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Ivan Tchotourian

conférences Nouvelles diverses responsabilisation à l'échelle internationale

Cours DRT-7022 : encore une invitée !

Après avoir eu la venue de Mme Sylvie Berthelot et de Me Olga Farman, les étudiants du cours DRT-7022 Gouvernance de l’entreprise auront la chance d’entendre Mme Julie Bernard et de pouvoir discuter avec elle. Celle-ci viendra leur parler du sujet suivant : « Discussion autour de l’ISR : pratique et avenir ». Elle intervient dans le cadre du thème 9 du cours consacré à la responsabilisation des entreprises à l’échelon international.

Julie est étudiante au doctorat en management, Faculté des sciences de l’administration et assistante de recherche et d’enseignement, Chaire de recherche du Canada sur l’internalisation du développement durable et la responsabilisation des organisations.

Un beau moment d’échange à venir…

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

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Pourquoi et comment la finance doit revenir à plus de responsabilité ?

Bel article de Christophe Revelli « Pourquoi et comment la finance doit revenir à plus de responsabilité ? » relayé par le site du RIODD. Une belle tribune sur la nécessité de mieux faire de la part du monde financier. Les juristes ont ici toutes leurs parts à jouer !

 

La crise des subprimes de 2008 a remis en lumière (après les crises de la fin des années 1990–début 2000) que la finance ne jouait plus le rôle initial qu’elle devrait jouer : financer l’économie réelle. La nouvelle stagnation séculaire qui a succédé à la crise financière n’a fait qu’accentuer le chômage de masse, la précarisation des sociétés, l’endettement public et privé. Au final, seules les banques ont profité des sauvetages publics pour se relancer et mettre en avant un peu plus le célèbre dicton « privatiser les profits, socialiser les pertes ».

Les économies de marché sont aujourd’hui exclusivement fondées sur un modèle néo-libéral qui réduit toute activité humaine à un simple calcul économique favorisant la création de valeur actionnariale à court terme. L’origine est à en rechercher dans la libéralisation financière avec la mise en place des principes de concentration bancaire (principe du too big to fail), de titrisation, de finance de l’ombre via les marchés non réglementés et les paradis fiscaux (principe du shadow banking) et de hausse des transactions spéculatives via notamment le développement technologique (type trading haute fréquence).

Parmi l’ensemble des flux financiers générés dans le monde, 90 % des flux financiers sont purement spéculatifs et n’ont aucun impact sur l’économie réelle en termes d’investissement et de distribution de richesses. La conséquence de cette libéralisation est que le poids du shadow banking représente aujourd’hui 120 % du PIB mondial c’est-à-dire environ 80 000 milliards de dollars US selon le Financial Stability Board.

La croissance la plus forte est observée dans les pays émergents (Chine notamment) qui adoptent donc les mêmes méthodes que les pays développés, reproduisant ainsi les erreurs du passé. L’ensemble de ces activités de shadow banking s’inscrit de plus dans un risque systémique puisque ses acteurs sont interdépendants entre eux et avec le système bancaire international. Au final, environ 50 % des flux financiers internationaux de capitaux transitent par les paradis fiscaux.

Ce phénomène d’évaporation ou d’évasion fiscale condamne les États à emprunter massivement pour assurer leur politique budgétaire et donc dépendre d’un système de financement privé qui contraint les économies plutôt que de les servir (à titre d’exemple, depuis le début de la libéralisation financière, la dette publique de la France est passée d’environ 5 % en équivalent PIB au début des années 1980 à quasi 100 % aujourd’hui).

Comme le confirment également de récentes études, ce phénomène de concentration de richesses engage que 1 % de la population détient 50 % des richesses mondiales, que 80 familles dans le monde détiennent autant que 3,5 milliards d’êtres humains… Ce système de creusement des inégalités s’est ainsi répandu dans toutes les composantes de la société et des sphères économiques, où inexorablement, en bout de chaînes, les TPE/PME dépendent des grandes sociétés cotées régies aux marchés financiers et au dictat du cours boursier.

Cet autoritarisme engage donc que toutes les composantes et parties prenantes de l’entreprise, y compris l’environnement doivent œuvrer dans le seul but de servir la cause de la création de cash à court terme pour satisfaire l’appétit des actionnaires. Certes, l’actionnaire doit être rémunéré pour son risque (selon le bénéfice généré par l’entreprise), mais cela ne doit pas empêcher le développement humain de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise. En cela, il est nécessaire de revenir à des modèles où la finance reprend sa place initiale, c’est-à-dire financer l’économie réelle et les tissus d’entreprise pour un développement social et humain plutôt que de se financer elle-même.

(…) Il est urgent de ralentir, de revenir à plus de frugalité, de responsabilité et de replacer l’homme au centre de l’économie.

 

Je vous laisse découvrir la suite…

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

Nouvelles diverses

RSE : 5 pratiques à suivre en 2017

Le blogue Labrador recense 5 bonnes pratiques en matière de RSE (ici). Quelle en est la synthèse ?

 

Communiquez sur vos engagements ODD

Les 17 objectifs de développement durable (ODD) adoptés à l’ONU par 193 pays, visent à éradiquer la pauvreté et protéger la planète à horizon 2030. Ces objectifs soulignent qu’en dépit de progrès importants, l’accès aux services essentiels dans le monde constitue encore un enjeu sociétal et économique majeur. En s’engageant en faveur des ODD, les entreprises créent de nouvelles opportunités de croissance et améliorent leur profil de risque. Certains groupes à l’instar de BNP Paribas (financement à impact positif) ou Veolia (eau et énergie) ont déjà identifié les ODD prioritaires au regard de leur cœur de métier. Les émetteurs pourraient aller plus loin en alignant leur reporting RSE sur les ODD pertinents à travers la réalisation d’une matrice de matérialité dédiée.

 

Nouez des partenariats stratégiques pour créer de la valeur durable

 

Réduire de moitié son empreinte carbone d’ici à 2030 : c’est l’objectif que s’est fixé Unibail-Rodamco dans le cadre de sa nouvelle stratégie baptisée « Better Place 2030 ». Le groupe européen d’immobilier commercial s’est dans ce contexte engagé avec d’Engie autour d’une lettre d’intention commune « pour développer ensemble des solutions bas carbone et innovantes». Un partenariat inédit qui porte sur les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, du smart building et de la mobilité durable.

 

Décarbonez votre activité avec la taxe carbone

 

517 entreprises dont la Société Générale, Saint Gobain ou Vallourec utilisent déjà un prix interne du carbone. De quoi parle t-on précisément ? Le prix interne du carbone est une valeur que l’entreprise se fixe volontairement pour internaliser le coût économique de ses émissions de gaz à effet de serre. Selon les objectifs visés, il prend la forme d’un prix directeur du carbone intégré aux calculs de taux de retour sur investissement ou d’une taxe carbone interne. Comment fédérer les équipes autour de ce projet, comment communiquer autour de cette initiative ?

 

Donnez la parole à vos parties prenantes

 

Les parties prenantes sont souvent « instrumentalisées » dans les publications RSE. Les témoignages trop élogieux ou peu convaincants, ne servent pas au final, la stratégie de l’entreprise. Bic a su éviter cet écueil. Dans son dernier rapport RSE, le groupe donne la parole au responsable de la recherche ESG chez Oddo Securities. Ce témoignage d’expert apporte un éclairage intéressant sur les pratiques et leviers de progrès de sa démarche responsable.

 

Reliez vos projets d’intérêt général à votre business

 

Les projets solidaires financés par les organisations sont parfois « déconnectés » de leur cœur de métier. C’est regrettable. Relier la finalité sociale d’un projet au modèle économique de l’entreprise permet de capitaliser sur le savoir faire des équipes en interne.

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian