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Éclairage sur le choix : OPA ou arrangement ?

Intéressant article de Claudine Hébert dans Les affaires intitulé : « Bye-bye OPA, bonjour plan d’arrangement ». C’est une belle synthèse sur la perte de vitesse des OPA au Canada au profit d’une autre stratégie : le plan d’arrangement.

 

Il y a 20 ans, la plupart des entreprises qui souhaitaient acquérir une société canadienne cotée en Bourse faisaient une offre publique d’achat (OPA). C’était de loin le procédé le plus simple et le plus rapide. Aujourd’hui, le nombre d’OPA au pays a considérablement diminué pour céder la place aux plans d’arrangement.

Les OPA se comptent désormais sur les doigts d’une main au Canada. C’est ce que révèle la toute dernière étude annuelle sur les fusions et acquisitions de sociétés ouvertes au Canada, qu’effectue le cabinet d’avocats Blakes depuis huit ans. D’après son analyse, seulement 3 des 50 plus importantes opérations ayant eu lieu au pays entre le 1er juin 2014 et le 31 mai 2015 ont fait l’objet d’une OPA. Les autres acquisitions se sont essentiellement traduites par un plan d’arrangement.

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

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OPA en panne ?

Les OPA seraient-elles du passé ? Oui s’il faut en croire cet article de Le Monde : « Les fusions-acquisitions en panne outre-Manche ».
Pays très ouvert aux acquéreurs étrangers – pour peu qu’ils payent le bon prix –, le Royaume-Uni n’avait pas été habitué à ce rang. En 2015, il représentait plus de 10 % des opérations de fusions-acquisitions à travers la planète. Le record avait même été de 18 % en 2000. Selon Thomson Reuters, les achats d’entreprises britanniques par des étrangers ont totalisé 43,8 milliards de dollars (39 milliards d’euros) entre le 1er janvier et le 16 juin, en recul de 74 %.
À la prochaine…
Ivan Tchotourian
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Et la fiscalité pour protéger les sièges sociaux ?

Jean-Paul Gagné propose dans son dernier billet de blogue sur Les affaires une analyse sur la manière de protéger les sièges sociaux : « Protéger nos sièges sociaux par une fiscalité plus imaginative ». Il aborde à cette occasion la fiscalité.

(…) Pour sa part, le groupe de travail présidé par Claude Séguin a proposé en 2014 des mesures fiscales réalistes pour faciliter la conservation de nos sièges sociaux. Il est toutefois déplorable que le gouvernement du Québec ignore ces propositions.

On pourrait faciliter les transferts intergénérationnels en permettant aux sociétés familiales de reporter le gain en capital aussi longtemps que celles-ci restent la propriété de la famille. Québec propose d’étendre cet avantage aux sociétés des secteurs primaire et manufacturier, mais le besoin est beaucoup plus grand pour celui des services. En effet, dans ce secteur, plusieurs sociétés importantes contrôlées par des familles sont à un stade où elles risquent de tomber entre des mains étrangères.

L’idéal serait qu’Ottawa agisse aussi de son côté, puisque les deux gouvernements se partagent l’impôt sur le gain en capital. Or, cette facture peut être très salée. Paul Desmarais a vendu pour 228 millions de dollars d’actions pour sa planification fiscale avant son décès, et le comité gérant sa succession a dû ensuite en vendre pour 500 M$.

Par ailleurs, le fait que le traitement du gain en capital sur les options d’achat d’actions soit beaucoup plus lourd au Québec n’aide pas à retenir chez nous les dirigeants des sièges sociaux et à en recruter de l’extérieur.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

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Faut-il que le Québec s’inquiète ?

Alors que mon précédent billet de blogue était consacré à l’achat de Saint-Hubert par une entreprise torontoise (ici), la question qui est sur toutes les lèvres au Québec est la suivante : faut-il s’inquiéter d’un tel rachat ? Les entreprises québécoises sont-elles devenues des proies pour des entreprises venues d’ailleurs ?

Cette interrogation est assurément intéressante et un élément de réponse y a été apporté il y a peu dans un article du Devoir intitulé : « Le Québec, un chasseur plus qu’une proie ».

En dépit des Rona et St-Hubert, les entreprises québécoises sont nettement gagnantes au jeu des acquisitions à l’étranger, a soutenu la ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Dominique Anglade. (…)

Depuis 2010, les sociétés québécoises ont fait 258 transactions pour acquérir des entreprises à l’extérieur du Québec, tandis que les sociétés hors Québec ont conclu 85 rachats d’entreprises québécoises, a signalé la ministre. La valeur des transactions est nettement en faveur du Québec. Ainsi, les sociétés québécoises ont fait 177 transactions dont la valeur a été rendue publique — 520 millions de dollars en moyenne — pour une valeur totale de 92 milliards. Pour acquérir des sociétés d’ici, les sociétés non québécoises ont conclu 53 transactions dont la valeur est connue — 400 millions de dollars en moyenne — pour une valeur totale de 21 milliards.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

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Saint-Hubert ou le sort des entreprises québécoises

Bonjour à toutes et à tous, je reviens sur le rachat récent dont l’entreprise Saint-Hubert a été l’objet par l’entreprise torontoise Cara. Au travers un billet de son blogue, Mme Diane Bérard y revient en comparant les situation de Saint-Hubert, Rona et Le Cirque du Soleil : « St-Hubert, Rona, le Cirque, ne mettons pas tout dans le même sac! ».

Il paraît que nous sommes devenus ou redevenus – des porteurs d’eau parce que St-Hubert est vendue au géant ontarien de la restauration Cara Operations (Tor., CAO) pour 537M$. Cara c’est, entre autres, Swiss Chalet et Harvey’s. Cette transaction, pourtant tellement prévisible, enflamme les esprits. On procède à l’amalgame : St-Hubert/Rona/Le Cirque du Soleil. Ça y est, on met tout dans le même panier. Comme si la vente de ces trois entreprises à des sociétés étrangères, lire non-québécoises, était du pareil au même.

Pas si vite. (…)

… Je vous laisse découvrir la suite de ce billet dans lequel Mme Bérard décrypte très bien les 3 situations différentes dans lesquelles étaient les entreprises en question.

Et voilà qu’à la fin mars 2016, St-Hubert est vendue. Contrairement à Rona, la transaction St-Hubert est hautement émotive. La famille Léger a tenté de conserver la propriété malgré l’absence de relève. Mais, comme bien d’autres entreprises familiales, elle n’a pas réussi à cohabiter avec un dirigeant venu de l’externe. C’est une histoire tristement banale. Et elle mène toujours à la vente de l’entreprise. On aurait souhaité que ce soit à un joueur québécois. Mais c’était une vente inévitable.

On peut déplorer la vente de ces trois entreprises. Mais ne le mettons pas dans le même sac. Les circonstances diffèrent trop. Il n’y a pas de mouvement massif de vente des entreprises québécoises. Il y simplement la vie qui bat. Et les humains qui ont des comportements tellement prévisibles. Ils sont animés par un nombre limité de pulsions, toujours les mêmes: la peur, la cupidité, l’ambition, etc,

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

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Nouveau régime d’OPA au Canada

Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) ont publié des modifications fondamentales au régime d’offres publiques d’achat qui devraient entrer en vigueur le 9 mai 2016 (ici). Les modifications accorderont plus de temps aux émetteurs visés pour réagir à une offre hostile, qui se traduira concrètement par un régime « offre permise » de 105 jours et un régime d’offres publiques d’achat harmonisé à l’échelle du Canada lorsque le Règlement 62-104 sur les offres publiques d’achat et de rachat (le Règlement 62-104) sera adopté en Ontario. Les modifications entraînent des incidences importantes sur l’utilisation de régimes de droits à la fois tactiques et stratégiques, et peuvent également influencer la façon dont les opérations seront structurées à l’avenir.

Une des modifications fondamentales prévoit que toute OPA non dispensée devra respecter une obligation de dépôt minimal de plus de 50 % des titres en circulation visés par l’offre (à l’exclusion des titres détenus par l’initiateur ou ses alliés).

Les modifications prévoient également un délai minimal de dépôt de 105 jours, sauf dans certaines situations où le délai peut être abrégé à la discrétion du conseil de l’émetteur visé ou si l’émetteur réalise l’une des opérations de remplacement prévues. Qui plus est, le délai minimal de dépôt fait l’objet d’une prolongation obligatoire d’au moins 10 jours une fois que l’obligation de dépôt minimal et toutes les autres conditions ont été remplies.

Selon le régime actuel, les OPA non dispensées doivent être maintenues pendant 35 jours et ne sont soumises à aucune obligation de dépôt minimal ni prolongation obligatoire une fois que l’initiateur a pris livraison des titres déposés.

Vous pourrez trouver un commentaire du cabinet Osler : ici.

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Ivan Tchotourian

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Rona : pourquoi c’était inévitable ?

Bonjour à toutes et à tous, Philippe Leblanc revient dans le cadre de son blogue sur l’affaire Rona : « La loi du plus fort: pourquoi Rona s’est fait avaler ». Selon l’auteur, l’achat était devenu inévitable !

Morceaux choisis :

(…) Rona a été un succès commercial québécois depuis sa fondation en 1939. Force est toutefois d’admettre que sa performance financière laissait sérieusement à désirer depuis quelques années. (…)

Pour revenir à Rona, compte tenu de la performance financière qui a laissé à désirer au cours des dernières années, j’estime que son achat par un compétiteur n’était qu’une question de temps. Pour son conseil d’administration, le choix se posait entre accepter une offre en espèces de 24 $ payable immédiatement ou attendre la réalisation d’un plan stratégique (qui semblait en bonne voie) incertain qui aurait pu créer une valeur semblable dans 3, 4 ou 5 ans. Pour ma part, je ne peux m’empêcher de penser que cette offre de Lowe’s à 24,00 $ en espèces est un véritable cadeau du ciel pour les actionnaires de Rona et que le conseil d’administration a fait le bon choix. Les actionnaires de Rona pourront maintenant redéployer les sommes reçues dans d’autres sociétés québécoises aux perspectives davantage prometteuses.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian