Responsabilité sociale des entreprises

Responsabilité sociale des entreprises

Entreprise et vertus collectives : regard de philosophe

Le professeur Alain Anquetil offre un billet bien intéressant : « Comment justifier les « vertus collectives » des entreprises ? » (28 février 2022). « A lire !

Résumé

Edwin Hartman, philosophe spécialiste de l’éthique des affaires, affirme que « la confiance, la fiabilité et la coopération » sont, parmi « les vertus collectives, cruciales pour la réussite de nombreuses entreprises » (1). L’intuition nous conduit sans doute à nous accorder avec ce propos, qui pourrait s’étendre à d’autres « personnes collectives », par exemple des gouvernements. Il suppose cependant que la réalité de l’existence de « vertus collectives » – c’est-à-dire des propriétés intrinsèques d’une organisation (l’équivalent de traits de caractère) dont elle a besoin pour se développer (2) – soit démontrée. Dans cet article, nous évaluons un argument en faveur de l’existence de telles vertus.

À la prochaine…

Normes d'encadrement Responsabilité sociale des entreprises

Pourquoi l’engagement social et environnemental ne peut plus attendre ?

Belle question que pose Mme Elsa Savourey dans un article de la Harvard Business Review France ! « Pourquoi l’engagement social et environnemental ne peut plus attendre » aborde la question de la proactivité des entreprises dans le domaine de la RSE et de l’absence de crainte que doivent provoquer les réformes législatives de part et d’autre de l’Atlantique.

Extrait :

Les déclarations appelant à « réinventer l’économie de marché » se multiplient. A l’occasion du G7, en août dernier, était lancée à Paris la coalition « Business for Inclusive Growth », regroupant 34 multinationales. Toutes se sont engagées à faire progresser les droits humains dans leurs opérations et dans leurs chaînes d’approvisionnement, et à mettre en place des environnements de travail plus inclusifs. Au même moment, 181 directeurs d’entreprises américaines de premier plan, formant la « Business Roundtable », exposaient leur nouvelle vision du rôle de l’entreprise, s’engageant à « mener leurs activités au bénéfice de l’ensemble de leurs parties prenantes (clients, salariés, fournisseurs, communautés et actionnaires) ».

Ces déclarations ne sont pas les premières prises de position d’entreprises sur le sujet et ne seront pas les dernières. S’il faut désormais qu’elles soient suivies d’effets (ce à quoi veillent divers observateurs, dont la société civile elle-même), ces prises de position témoignent de la nécessité d’un renouveau dans la manière de faire des affaires, un renouveau pour la planète et pour l’être humain alors que les inégalités augmentent, que le réchauffement climatique menace et que les tensions géopolitiques et économiques s’exacerbent. Parce que sans planète et sans prospérité sociale et économique, la profitabilité d’une entreprise est-elle encore possible ?

(…) Les entreprises ne doivent pas craindre ce cadre législatif. Elles doivent, au contraire, s’en saisir avec une nécessaire sincérité. D’abord, pour que les codes de conduite et les déclarations en matière de droits humains et de lutte contre le réchauffement climatique reflètent un engagement réel de l’entreprise et soient suivis d’effets (allocation de moyens matériels et humains, plans d’actions, communication sur les procédures mises en place et leurs résultats). Ensuite, pour que les entreprises ne craignent pas de communiquer de manière transparente sur les risques dans leurs chaînes d’approvisionnement et pour pouvoir travailler à des solutions communes avec les organisations représentatives du personnel, les investisseurs, les clients, les ONG, etc. Et, enfin, pour mieux anticiper et donc prévenir les contentieux. Parce que les entreprises de demain seront celles qui se positionnent, aujourd’hui, comme acteur plutôt que comme spectateur d’une économie qui place en son cœur l’être humain et la planète.

À la prochaine…