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Engagement actionnarial : photographie en 2020

Novethic consacre une intéressante étude sur l’engagement actionnarial intitulée « Engagement actionnarial, les investisseurs responsables face aux dilemmes des AG 2020 », véritable cartographie des acteurs en présence et des enjeux de cette pratique.

Extrait :

L’étude détaille les différents rapports de force entre les acteurs en présence. Avec d’un côté, les investisseurs institutionnels, détenteurs de l’épargne ou des fonds de retraite, qui, pour les plus responsables, veulent s’assurer de la pérennité et de la croissance de leurs actifs sur le long terme. De l’autre, les sociétés de gestion, qui travaillent pour plusieurs investisseurs institutionnels et qui, dans leur stratégie d’engagement actionnarial, doivent faire la synthèse des souhaits de chacun de leurs clients. Enfin, se trouvent les entreprises cotées, pas toutes enclines à écouter les alertes et les revendications de leurs actionnaires de long terme. 

Mais l’urgence climatique, de même que les risques grandissants liés aux inégalités sociales, poussent les acteurs financiers à l’action. La crise du Covid-19, avec son rôle d’amplificateur des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), s’est également invitée au programme des AG. Et malgré le huis clos des assemblées générales imposé par les mesures sanitaires, des victoires ont été remportées.

(…) La France semble avoir pris le virage, cette année, d’un engagement actionnarial plus actif, alors que les relations entre actionnaires et grandes entreprises cotées y étaient jusqu’alors plutôt feutrées. La réglementation pousse notamment les investisseurs institutionnels à plus de transparence sur leur pratique de l’engagement. Le mouvement mérite toutefois de prendre encore de l’ampleur. Selon l’étude de Novethic, près de la moitié des 100 plus grands investisseurs institutionnels français ne remplissent pas encore leur obligation, prévue dans la loi Pacte, de publier leur politique d’engagement actionnarial et un rapport sur son application.

Reste à transformer l’essai. De grandes sociétés de gestion demeurent encore sur la touche, en n’accordant pas toujours leurs votes lors des assemblées générales, à leurs propres déclarations sur le climat. Plusieurs études l’ont montré, comme celle d’InfluenceMap qui montre que des sociétés de gestion comme BlackRock ou Vanguard ne votent en général pas en faveur des résolutions externes sur le climat. De ce côté-là aussi, cela change : en début d’année, BlackRock a annoncé son adhésion à Climate Action 100+ et son intention d’avoir une politique de vote plus active. La saison des AG 2021 devrait donc s’avérer intéressante.

À la prochaine…