Gouvernance

Gouvernance

Rachat des actions : une tendance à la baisse

Mme Dominique Beauchamps a publié un billet sur son blogue de Les affaires.com intitulé : « Devrait-on s’inquiéter du recul des rachats d’actions? ». La question que pose l’auteure est centrale : est-ce une bonne chose qu’il y ait un recul des achats de ses propres actions par les entreprises ?

 

Les entreprises du S&P 500 ont été les moins nombreuses depuis 2010 à racheter leurs actions au deuxième trimestre et la valeur des rachats d’actions a aussi été la plus faible depuis 2013.

Quelque 275 sociétés ont racheté 127,5 milliards de dollars américains (G$US) d’actions, soit 21% de moins qu’au trimestre précédent et 3% de moins qu’un an plus tôt, rapporte S&P Dow Jones Indices.

Devrait-on s’inquiéter de voir le moins grand appétit des entreprises à racheter leurs actions?

 

J’ai eu l’occasion de m’exprimer il y a peu sur cette thématique dans un billet du blogue Contact : « Rachat d’actions: cul-de-sac pour les entreprises? ». Je me montre quelque peu critique sur la politique de rachat des actions et me dit que répondre à la question de Mme Beauchamp est peut-être simple : c’est non !

 

Comme je l’ai démontré, le rachat d’actions est donc une décision atypique qui soulève ses propres contradictions et réserves. Si une décision de racheter des actions est prise par le CA d’une entreprise, celle-ci doit en mesurer les conséquences:

  • Ouvrir assurément et facilement la voie à la critique.
  • Envoyer un signal souvent interprété de manière différente par les partenaires internes (je pense aux actionnaires et aux salariés, par exemple) et externes d’une entreprise.

Plus grave, à mon sens, le rachat d’actions peut cacher une politique de court terme lourde de sens: empêcher des investissements d’avenir indispensables à la relance de l’économie.

Sous peine de menacer l’équilibre dans la répartition de richesse, l’économie ne saurait en être une de rachat d’actions. Entreprises et CA, vous avez là une responsabilité qui dépasse l’entreprise: une responsabilité sociétale!

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian