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Volkswagen ou le conflit d’agence entre majoritaires et minoritaires

Alors que le tribunal régional de Brunswick en Allemagne vient de révéler que des actionnaires de Volkswagen réclamaient au constructeur un total de 8,2 milliards d’euros pour dommages liés au scandale des émissions polluantes (vu l’état du cours boursier qu’illustre l’image ci-dessus, on peut comprendre !), un article publié récemment par le professeur Michel Albouy revient sur le scandale Volkswagen et le cas de conflit entre majoritaires et minoritaires qu’il illustre : « Volkswagen : révolte des actionnaires minoritaires au pays de la cogestion » (The conversation, 29 septembre 2016).

 

On se retrouve ici dans un conflit bien connu en gouvernance d’entreprise entre les actionnaires minoritaires et les actionnaires majoritaires. En engageant un procès contre leur propre entreprise, les actionnaires minoritaires de Volkswagen font en fait un procès aux actionnaires majoritaires, dont le holding Porsche qui a de fait le contrôle de VW.

Traditionnellement, la gouvernance d’entreprise est considérée comme un des principaux moyens pour réduire les coûts d’agence nés de la relation potentiellement conflictuelle entre les actionnaires et les dirigeants. Dans les entreprises contrôlées, comme l’est Volkswagen, le conflit d’agence a tendance à se déplacer entre les actionnaires majoritaires et les actionnaires minoritaires. C’est ce que le cas Volkswagen illustre. En effet, les actionnaires majoritaires font la stratégie de l’entreprise, décident même comme dans le cas de VW d’opérations très techniques et ignorent parfois les intérêts des minoritaires. Parfois même ils n’hésitent pas à les léser en s’appropriant des bénéfices privés.

Il est piquant d’observer que le modèle de la cogestion à l’allemande n’échappe pas aux conflits d’agence étudiés dans la gouvernance des entreprises qui reposent sur le modèle actionnarial. Décidément, le « dieselgate » n’a pas fini de nous surprendre !

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

mission et composition du conseil d'administration

Norwegian oil fund attacks VW corporate governance

Une action de groupe est en cours contre l’entreprise allemande Volkswagen comme l’annonce le Financial Times. Ce qui est intéressant dans cet article (« Norwegian oil fund attacks VW corporate governance ») est qu’un des gros investisseurs de cette entreprise (et des entreprises européennes en général) fait partie de ceux qui agissent.

 

Norway’s $8sobn oil fund does not like commenting about individual companies it owns shares in. It usually goes out of its way to avoid saying anything about any of its more than 9,000 investments. But Volkswagen is starting to become the exception that proves the rule. The world’s largest sovereign wealth fund has become increasingly open in its distaste for the German carmaker, culminating in it confirming to the Financial Times that it would take legal action against VWover its emissions scandal.

The decision to sue VW as part of a class-action lawsuit in the German courts is merely the latest sign of the oil fund’s growing willingness to criticise the carmaker.

 

Comme le rappelle cet article, la composition du conseil de surveillance est au cœur des critiques ! « The concerns centre around VW’s supervisory board. Several investors and governance experts question whether, after three scandals at VW in 20 years, the board has the authority and independence to hold management to account. Out of the 10 shareholder representatives on the board, eight represent the three largest investors: the Porsche and Piëch families, the state government of Lower Saxony, and Qatar Holding, an arm of Qatar’s sovereign wealth fund. The ninth is VW’s former finance director, Hans Dieter Pötsch, who is now the board chairman. Only the tenth, Annika Falkengren, chief executive of Swedish bank SEB, is viewed as being independent ».

À la prochaine…

Ivan Tchotourian