Divulgation | Page 3

divulgation financière normes de droit responsabilisation à l'échelle internationale

Lutte contre l’optimisation fiscale agressive : le conseil constitutionnel censure le reporting public pays par pays

Proxinvest relaie cette information intéressante : « Lutte contre l’optimisation fiscale agressive : le conseil constitutionnel censure le reporting public pays par pays » (8 décembre 2016).

Le 8 décembre 2016, le Conseil Constitutionnel a décidé de censurer l’obligation faites aux multinationales de communiquer publiquement leurs données financières par pays qui avait été introduite par amendement parlementaire dans la Loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique dite Loi Sapin 2.

Le Conseil Constitutionnel a reconnu qu’ « En instituant l’article L. 225-102-4 du code de commerce, le législateur a entendu, par une mesure de transparence, éviter la délocalisation des bases taxables afin de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales. Il a ainsi poursuivi un objectif de valeur constitutionnelle ».

Comme le relève Proxinvest, entre des sociétés soucieuses de préserver leurs intérêts commerciaux et des investisseurs soucieux d’obtenir les moyens de contrôler l’optimisation fiscale agressive, le débat est ouvert et la question reste à régler…

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

 

 

divulgation financière

Reporting extra-financier : bon point pour la France

Bonjour à toutes et à tous, une belle information du journal Les Échos.fr : « Le reporting extrafinancier est en marche ».

Tous les ratios ont augmenté, selon le dernier Observatoire de l’information extrafinancière des entreprises du SBF 120 d’EY France. Mais le rapport intégré n’est pas encore généralisé.

 

Cinq ans après l’obligation de diffusion d’informations RSE et développement durable, les entreprises tricolores, tirées par les quarante du CAC, se sont approprié le reporting extrafinancier. Tous les ratios ont augmenté, faisant même des Français les bons élèves des classements internationaux en la matière. Et, fait remarquer Patrick d’Humières, expert RSE, les entreprises françaises peuvent accueillir en toute sérénité la transposition de la directive européenne, aujourd’hui en cours de finalisation à Bercy. Signe de cette évolution : « Pour les deux tiers des entreprises du CAC 40, la RSE est intégrée ou en cours d’intégration dans le modèle d’affaires », souligne Eric Duvaud, associé EY, chargé du dernier Observatoire de l’information extrafinancière des entreprises du SBF 120. « 83 % des entreprises du CAC 40 ont réalisé des analyses de matérialité approfondies, c’est-à-dire qu’elles ont écouté les attentes du marché et, en particulier, celles de leurs clients sur ces sujets », révèle Eric Duvaud. 62 % ont intégré les enjeux RSE dans leur cartographie des risques de manière approfondie ; 70 % ont défini une stratégie et des objectifs quantitatifs, à trois et cinq ans, principalement sur l’énergie et le carbone. Et un quart ont développé une offre responsable. Côté gouvernance, plus d’une sur deux dispose d’un comité traitant de sujets RSE tandis qu’à l’échelle des 800 premières entreprises mondiales, elles ne sont que 40 %. Elles sont aussi 65 % – 37 % si l’on se limite aux seules sociétés du SBF 120 – à intégrer des critères RSE au mode de calcul de la rémunération des dirigeants.
À la prochaine…
Ivan Tchotourian
divulgation financière

Reporting intégré : difficultés des entreprises françaises

Alors que le reporting intégré (divulgation mêlant données financières et extra-financières) est discuté comme outil pertinent de promotion et de la responsabilisation de la responsabilisation sociétale des entreprises, Novethic propose une belle photographie des pratiques françaises et surtout des difficultés auxquelles se heurtent les entreprises (« Reporting intégré : les raisons du retard français », 21 août 2015).

Document de synthèse qui présente de façon concise la vision prospective de l’entreprise, ainsi que sa stratégie et ses performances financières et ESG sur le moyen et long terme, le reporting intégré a des adeptes dans le monde entier. Plus de 3 000 entreprises ont franchi le pas. Mais seulement très peu en France. Pourquoi ?

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

divulgation financière engagement et activisme actionnarial normes de droit

Les investisseurs institutionnels toujours plus sociétalement responsabilisés

Les investisseurs institutionnels se trouvent de plus en plus responsabiliser sociétalement. La France vient d’en donner un exemple récent avec sa Loi de programmation pour la transition énergétique relatif à la transition énergétique pour la croissance vert.

L’article 48 (en savoir plus sur cet amendement ici) de cette loi adoptée par l’Assemblée nationale le 26 mai 2015 va obliger les « gros » investisseurs institutionnels à intégrer dans leur rapport annuel une évaluation de la contribution de leurs portefeuilles d’investissement au financement de la transition énergétique et de l’économie verte dans la perspective de contribuer à la limitation du réchauffement climatique à +2°C.


« IV. – L’article L. 533‑22‑1 du code monétaire et financier est complété par quatre alinéas ainsi rédigés :

« Les investisseurs institutionnels, caisses de retraite du secteur public et du secteur privé, fonds de pension du secteur public et du secteur privé, instituts de prévoyance, compagnies d’assurance, mutuelles, associations, fondations, institutions spéciales réalisent dans leur rapport annuel et dans les documents destinés à l’information de leurs cotisants, bénéficiaires, souscripteurs, donateurs ou adhérents, une évaluation quantitative de leur contribution, via les actifs qu’ils détiennent, au financement de la transition énergétique et de l’économie verte dans la perspective de contribuer à la limitation du réchauffement climatique à +2°C. Cette évaluation s’appuie sur une mesure des émissions de gaz à effet de serre associées aux actifs détenus, toutes classes d’actifs confondus, dénommée « empreinte carbone », ainsi que sur une mesure de la part de leur portefeuille investie dans des actifs induisant des réductions d’émissions de gaz à effet de serre, dite « part verte ».

« Les documents résultant de cette évaluation et de cette mesure précisent la situation du portefeuille au regard de l’objectif international de limitation du réchauffement climatique à +2°C, et des objectifs correspondants définis au niveau national et européen. Le cas échéant, ils expliquent les raisons pour lesquelles la part verte n’atteint pas le seuil de 5 % sur l’exercice clos au plus tard au 31 décembre 2016, et 10 % sur l’exercice clos au plus tard au 31 décembre 2020. Ils décrivent les moyens mis en œuvre pour améliorer la contribution du portefeuille, ainsi que la manière dont sont exercés à cet égard les droits de vote attachés aux instruments financiers qui en disposent.

« Ces dispositions s’appliquent dès le rapport annuel et les documents d’information portant sur l’exercice clos au plus tard au 31 décembre 2016.

« Un décret en Conseil d’État définit les modalités d’application des trois alinéas précédents, notamment le périmètre d’émission pertinent, les modalités de calcul et de présentation de l’empreinte carbone et de la part verte, de façon à permettre une comparaison des données entre organisations et produits financiers, et une meilleure lecture par les pouvoirs publics. Il fixe également les modalités de vérification des calculs par des organismes tiers indépendants. »


L’obligation de reporting s’appliquera dès l’exercice 2016, clos au 31 décembre.

Il est à noter que quatre institutions françaises gérant 82 milliards d’euros (le groupe Caisse des Dépôts, l’ERAFP, le FRR et l’Ircantec) ont pris l’engagement en mai 2015 de publier, d’ici décembre 2015, l’empreinte carbone de leur portefeuille d’actions et de lancer des initiatives pour réduire significativement à terme cette empreinte carbone.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

divulgation financière normes de droit

Recommandation de la Plateforme RSE sur la transposition de la directive sur le reporting extra-financier

Bonjour à toutes et à tous, il y a quelques jours, la Plateforme RSE (Plateforme française d’actions globales pour la responsabilité sociétale des entreprises) a lancé un appel en faveur d’un cadre européen pour le reporting extra-financier. En vue de contribuer au processus de transposition nationale en cours de la directive 2014/95/UE le 22 octobre 2014 concernant la publication d’informations non financières et d’informations relatives à la diversité par certaines grandes entreprises (modifiant la directive comptable 2013/34/UE), la Plateforme RSE a adopté lors de son assemblée plénière du 23 juin une recommandation proposant des évolutions de l’article 225 de la loi Grenelle II et de son décret d’application. Cette recommandation propose en outre la rédaction d’un guide pratique pour accompagner les entreprises dans la mise en oeuvre de l’article 225.

Cette recommandation a vocation à aider les services de l’Etat dans le processus de transposition, d’autant que celle-ci est le fruit de travaux associant l’ensemble des parties prenantes membres de la Plateforme (entreprises, syndicats, société civile, experts de la RSE et représentants des institutions nationales et locales).


Le consensus s’est fait sur les principaux points suivants :

  • l’obligation pour les sociétés de produire les informations extra financières sur une base consolidée et de les inclure dans le rapport de gestion
  • le maintien de la vérification de ces informations par un organisme tiers indépendant dans les conditions actuelles
  • le principe du comply or explain et son lien avec le principe de matérialité
  • la nécessité de faire toute leur place à des notions comme la diligence raisonnable, le respect des droits de l’homme et la lutte contre la corruption
  • l’abandon de la distinction entre sociétés cotées et non cotées en ce qui concerne l’application des 42 catégories d’information du décret (le GT ne s’est pas prononcé sur un éventuel critère de substitution dans l’objectif d’adapter l’information aux entreprises moyennes)

Pour accéder à la recommandation, cliquez ici.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

divulgation financière retour vers le futur

Pratique de divulgation extra-financière des entreprises françaises

En 2014, l’Afep, le MEDEF et l’ORSE ont souhaité identifier les pratiques de reporting RSE des entreprises françaises dans ce cadre légal, et le cas échéant, les tendances du reporting extra-financier «volontaire» (hors obligations légales). Elles ont élaboré un questionnaire adressé aux entreprises du SBF 120 ainsi qu’à certaines entreprises concernées par l’article 225 en dehors de cette liste.

Les résultats de cette enquête ont été présentés à la Plateforme nationale d’actions globales pour la Responsabilité Sociétale des Entreprises le 20 février 2014. Voici les conclusions :

  • Les entreprises font face à des difficultés méthodologiques et organisationnelles
  • Les entreprises veulent aller de l’avant et ont une volonté d’adapter leur support au besoin des parties prenantes
  • Les entreprises ont un besoin d’accompagnement
  • Les fédérations professionnelles sont amenées à jouer un rôle

Pour accéder à la synthèse de cette étude, cliquez ici.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian