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Gouvernance Normes d'encadrement place des salariés

Adoption de la loi Rebsamen en France : en route vers plus de formation et de présence des salariés au CA

Le Projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi n° 2739 (déposé le 22 avril 2015 devant l’Assemblée nationale) – dite loi « Rebsamen » – a été adoptée le 23 juillet 2015. Ce projet est donc devenu loi ! Quelless sont les conséquences en termes de gouvernance d’entreprise ?

  • Les salariés administrateurs disposeront, à leur demande, d’une formation adaptée à l’exercice de leur mandat, à la charge de la société. C’est un décret en Conseil d’État qui devra préciser le régime. Le temps de formation dont bénéficient les salariés administrateurs ne pourra être inférieur à vingt heures par an (article 10 du texte adopté ici).
  • Depuis le printemps 2014 et la mise en œuvre de la loi sur la sécurisation de l’emploi, les grandes entreprises sont censées intégrer dans leur conseil d’administration les salariés. Un siège dans les conseils comptant jusqu’à douze membres, deux au-delà. Le nombre d’administrateurs salariés passe dorénavant à deux quel que soit la taille du conseil. De plus, la loi fait disparaître la référence au comité d’entreprise. Par ailleurs, les seuils en termes de salariés (au total ou en France) ont été abaissés (article 11 du texte adopté ici). Pour le cas des holdings, la loi se montre néanmoins moins offensive : « Sauf lorsqu’elle est soumise à l’obligation de mettre en place un comité d’entreprise en application de l’article L. 2322-1 du code du travail, une société dont l’activité principale est d’acquérir et de gérer des filiales et des participations peut ne pas mettre en œuvre l’obligation prévue au premier alinéa du présent I (voir ci-dessous) si elle détient une ou plusieurs filiales remplissant les conditions et appliquant l’obligation prévues au même alinéa. »

I. – Le I des articles L. 225-27-1 et L. 225-79-2 du même code est ainsi modifié :

1° Le I de l’article L. 225-27-1 est ainsi modifié :

a)  Le premier alinéa du I est ainsi modifié :

a) Les mots : « cinq mille » sont remplacés par le mot : « mille » ;

b) Les mots : « dix mille » sont remplacés par les mots : « cinq mille » ;

c) Les mots : « et qui ont pour obligation de mettre en place un comité d’entreprise en application de l’article L. 2322-1 du code du travail, » sont supprimés ;


Pour en savoir plus sur cette loi, accéder au texte législatif ici.

Pour lire un résumé dans le journal Le Monde.fr, cliquer ici.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

Gouvernance place des salariés

Actionnariat salarié : photograhie de mai 2015

Bonjour à toutes et à tous, plusieurs études viennent de paraître sur l’actionnariat salarié. Deux grandes tendances peuvent être signalées :

1. La Fédération européenne de l’actionnariat salarié (Feas) a indiqué que l’actionnariat salarié reculait en Europe. Une tendance lourde qui s’est produite en 2014 pour la troisième année d’affilée. Un pays pourtant se distingue des autres : le Royaume-Uni. Entre 2011 et 2014, le nombre d’actionnaires salariés y a progressé de 200.000 personnes, alors qu’il reculait de 500.000 dans le reste de l’Europe. La France demeure en tête du classement européen, comme le prouve le fait que 80 % des entreprises françaises du SBF120 avaient, en 2014, des plans d’actionnariat pour l’ensemble de leurs salariés, contre 47 % des entreprises européennes. Pour en savoir plus, cliquez ici et ici.

2. Les entreprises américaines non-cotées qui proposent un plan d’actionnariat salarié collectif sont 3 fois plus nombreuses qu’en Europe : 33% des sociétés non-cotées aux Etats-Unis proposent un plan d’actionnariat salarié à l’ensemble de leurs collaborateurs contre 11% en Europe. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Signalons enfin que les États-Unis ont déposé un projet de loi visant à faciliter l’actionnariat salarié dans les petites entreprises (R. Kind et D. Reichert, Promotion and Expansion of Private Employee Ownership Act) : « The law would expand financing opportunities through tax incentives for S corporations looking to pass ownership of private companies on to employees, and provide technical assistance for setting up the plans, among other things ». À suivre donc même si une telle intiative n’est pas unique sur ces dernières années…

À la prochaine…

Ivan Tchotourian