Gouvernance | Page 156

Gouvernance Nouvelles diverses

La responsabilité sociétale : une critique

Bonjour à toutes et à tous, le journal Les affaires.com dans son édition du 22 août 2015 a publié un article critique de M. Robert Button sur la responsabilité sociétale : « Responsabilité sociale de l’entreprise : vers plus de rigueur ? ». Pour ce dernier, la RSE – concept aussi beau soit-il dans les valeurs qu’il promeut – n’a pour le moment pas prouvé qu’elle conduit à une meilleure performance pour les entreprises qui la mette en avant. La question que je me suis posé est la suivante : faut-il nécessairement que la RSE conduise à une meilleure performance ? À l’instar des débuts de la gouvernance d’entreprise (destiné à éviter des pertes de valeur), ne suffirait-il pas de prouver que la RSE évite une perte de valeur pour démontrer son mérite (dans le contexte actuel avec tant de risques pour les entreprises, c’est déjà toute une chose) ?

En 1962, dans son essai Capitalisme et liberté, qui allait devenir un immense succès de librairie, le prix Nobel d’économie Milton Friedman écrivait que «dans une économie libre, l’entreprise n’a qu’une et une seule responsabilité sociale : utiliser ses …

L’article est intéressant est évoque également des critiques sur le fourre-tout que constitue la RSE dans le paysage normatif : les normes sont d’une intensité variables et elles émanent de beaucoup d’échelons. Cette constatation est sans doute juste et appelle la critique, il n’en demeure pas moins que la RSE est une magnifique illustration du rapprochement entre ce que nous juristes nous qualifions de hard law et de soft law. Loin de s’opposer, la RSE propose un heureux mariage, ces normes s’interpénétrant.

Si nous partageons les observations de l’auteur, nous ne les pousserions pas aussi loin !

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

rémunération

Nos étudiants publient : propositions actionnariales en matière de rémunération

Bonjour à toutes et à tous, les étudiants du cours DRT-7022 (anciennement DRT-6056) publient régulièrement leurs travaux sous forme de billets auprès de blogues partenaires depuis l’hiver 2014. Pour celles et ceux ayant suivi le cours à l’hiver 2015, il n’est pas dérogé à cette tradition !

Mmes Sabrina Carlier et Alice Yanni viennent ainsi de publier un article sur les propositions des actionnaires dans le domaine de la rémunération et leurs impacts en termes de bonne gouvernance sur le blogue du CÉDÉ : « Propositions d’actionnaires au Canada et aux États-Unis en 2013 et 2014 en matière de rémunération: Billet de Sabrina Carlier et Alice Yanni, étudiantes du cours DRT-7022 ».

Bonne lecture et à la prochaine…

Ivan Tchotourian

engagement et activisme actionnarial Gouvernance Normes d'encadrement

Proxy access : première escarmouche

Yvan Allaire de l’Institut sur la gouvernance (IGOPP) va publier sous peu un nouvel article intitulé « The Canadian Coalition for Good Governance strikes a false note » qui a été soumis au Financial Post pour publication.

Jacques Grisé qui anime le blogue Gouvernance nous en livre un extrait en exclusivité (ici). Je me permets de le reprendre, le voici…


No doubt that “proxy access” is the next governance battlefield, with arguments and studies launched at each other in massive quantity by both sides. This debate raises important issues which must be considered carefully before adopting a position on the subject. But both sides agree on one point: if policy makers were to allow shareholders some “proxy access” so that candidates proposed by them would go on the same proxy voting ballot sent to all shareholders, that right should be exercised under a very specific set of conditions:

  1. The shareholders should own a substantial quantity of shares: for instance 1% or 2% or, most frequently, 3% of all outstanding shares (with provision of a larger percentage for companies with small market capitalization);
  2. To acquire the right to proxy access, these shareholders should have owned their shares for a given period of time: for at least 1 year or 2 years or, most frequently 3 years, or 5 years;
  3. The number, or percentage, of board members that may be nominated through this process in any given year should be limited: 3 members or a maximum of 20% or 25% of board members, for instance;
  4. There should be a cap on the number of shareholders that may join together to reach the minimum shareholding threshold: for instance 5 shareholders or 15 or 25, etc.

Proponents of “proxy access” all agree to these conditions or some variant thereof; but in a policy paper issued this week the Canadian Coalition for Good Governance (CCGG) stands apart and alone in the North American investment world on a most important condition of proxy access: the CCGG would place no holding time requirement whatsoever before shareholders acquire the right to nominate board members…


Pour celles et ceux qui veulent accéder à la position de la Coalition canadienne pour la bonne gouvernance (« Shareholder Involvement in the Director Nomination Process: Enhanced Engagement and Proxy Access »), cliquez ici.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

mission et composition du conseil d'administration normes de droit

Quand Andrew Tastow prévient !

Invité par la Société canadienne des secrétaires corporatifs, l’un des principaux acteurs condamnés (Andrew Fastow) dans le scandale qui a fait s’écrouler la société énergétique en 2001 (l’entreprise Enron) a donné une conférence portant sur les erreurs de jugement qui peuvent mener à des échecs comme celui qu’a connu Enron.

Qu’en retenir ? Quelques idées choques :

  • Le « culte » du profit et du résultat immédiat est toujours présent
  • Le respect des règles ne garantit pas l’absence de fraude, ni un comportement éthique
  • Les procédés comptables, popularisés par Enron, sont encore utilisés par de nombreuses entreprises

Merci à Gérard Bérubé d’avoir relayé l’information. Pour lire son article dans Le Devoir.com intitulé « Appel aux actionnaires » : ici.

Cet article a été l’occasion pour M. Bérubé de conclure sur un paragraphe intéressant mettant en lumière l’Importance de la responsabilité sociétale pour les conseils d’administration : « Et à ces gestionnaires se confinant à leur rôle passif de fiduciaires, consistant à obtenir le rendement le plus élevé possible correspondant à un niveau de risque acceptable, Teachers, la puissante caisse ontarienne, a déjà proposé que « les considérations d’ordre non financier ne peuvent l’emporter sur celles concernant le risque et le rendement. Nous pensons, néanmoins, que l’étude attentive des enjeux de la responsabilité sociale par les entreprises et leur conseil d’administration accroîtra la richesse à long terme des actionnaires. » »

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

Gouvernance mission et composition du conseil d'administration normes de marché

L’OSC mécontente des entreprises pour la féminisation

Bonjour à toutes et à tous, intéressant article paru dans The Globe and Mail du 10 juin 2015 : « OSC rebukes firms for lack of action on gender-diversity rules ». Faut-il y voir là les limite des normes souple sur le modèle du comply or explain ? Le Canada ne devait-il pas aller plus loin comme la France ou les pays nordiques en imposant des quotas ?

Many companies have shown bare “technical compliance” with new gender-diversity reporting rules introduced this year and it is “simply not good enough,” Ontario Securities Commission chair Howard Wetston says. Mr. Wetston said on Wednesday that the OSC has begun reviewing proxy circulars filed this year to see how companies are responding to the rules requiring them to disclose details about their policies to bolster women in senior roles, or else explain why they do not have policies in place. While some companies have provided excellent disclosure and have a lot of women on their boards of directors, he said, others have been disappointing.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

rémunération retour vers le futur

Rémunération et RSE : comment faire ?

En 2012, l’ORSE avait publié une très intéressante étude sur l’intégration des critères RSE dans la rémunération variable des dirigeants et managers : « Comment intégrer des critères RSE dans la rémunération variable des dirigeants et managers ? ». En partenariat avec PwC, il s’agissait du premier état des lieux en France sur l’intégration par les entreprises françaises de critères RSE dans la rémunération variable de leurs dirigeants et managers. Sept sociétés témoignaient de leurs pratiques : Crédit Agricole, Danone, La Poste, France Télécom-Orange, Rhodia (membre du Groupe Solvay), Schneider Electric et Vivendi.

Les interrogations abordées étaient les suivantes : pourquoi intégrer des indicateurs RSE dans la rémunération variable ? Quels critères sélectionner ? A qui les appliquer ? Comment mettre en place un tel dispositif ? L’analyse et les recommandations de l’ORSE et de PwC ont pour objectif de guider les entreprises dans leur démarche.

Pour réussir, voici les clés :

  • Align the objectives of the CSR action on general corporate strategy
  • Develop a motivating system
  • Find the right balance between collective and individual shares
  • Include the action in the company’s general CSR program
  • Set an appropriate pace of implementation for the maturity of the company
  • Ensure compliance with the applicable legal framework
  • Coordinate goals with levers for action
  • Ensure consistency with other HR processes
  • Adopt an evolutionary approach based on feedback

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

autres publications Gouvernance Normes d'encadrement

Un factbook (absolument à lire) de l’OCDE

Décidément l’OCDE nous livre de très intéressantes contributions. En voici une de plus en avril 2015 avec le « Corporate Governance Factbook ». Mine d’informations en termes de statistiques, de tableaux, de pratiques et de comparaison des droits, je vous recommande la lecture de ce document !

Voici la table des matières :

  1. Introduction
  2. The Corporate Landscape
    The ownership structure of listed companies
  3. The Corporate Governance Framework
    The regulatory framework for corporate governance
    – Cross-border application of corporate governance requirements
    – The main public regulators of corporate governance
    – Stock exchanges
  4. The Rights of Shareholders and Key Ownership Functions
    Notification of general meetings and information provided to shareholders
    – Shareholder rights to request a meeting and to place items on the agenda
    – Shareholder voting
    – Related party transactions
    – Takeover bid rules
    – The roles and responsibilities of institutional investors
  5. The Corporate Board of Directors
    – Basic board structure and independence
    – Board-level committees
    – Board nomination and election
    – Board and key executive remuneration

The OECD Corporate Governance Factbook provides an easily accessible and up-to-date, factual underpinning for understanding countries’ institutional, legal and regulatory frameworks, and to support their implementation of good corporate governance practices. It serves as a resource for governments who want to compare their own framework with that of other countries or seek information about practices in specific jurisdictions. The Factbook compiles information gathered from OECD and non-OECD country delegates to the OECD Corporate Governance Committee as part of a series of thematic reviews issued by the OECD. The thematic reviews cover major corporate governance challenges that came into focus following the 2008 crisis: board practices (including remuneration); institutional investors; related party transactions; board member nomination and election; supervision and enforcement; and risk management.


Pour accéder à ce rapport, cliquez ici.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian