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RSE : où en est-on ?

Mme Hoyé propose une tribune intéressante sur la RSE dans son article « Responsabilité sociale des entreprises: où en sommes-nous ? » publié sur Ligere.fr le 17 septembre 2020. Elle fait le point et soulève le chemin encore à parcourir…

Extrait :

Au cours de ces dix dernières année, une évolution a été observée dans le sens de la nécessité croissante de « redéfinir le droit des sociétés » pour mieux prendre en compte l’évolution de l’analyse du droit et de l’économie. L’objectif sociétaire traditionnel porté par la « doctrine juridique de la personnalité d’entreprise », tient à la protection des intérêts des membres et des créanciers de la société. Les profits générés sont ensuite partagés entre les actionnaires considérés comme propriétaires de l’entreprise. Ainsi, l’approche de la théorie contractuelle prévaut et la promesse tacite des dirigeants de maximiser la richesse des actionnaires s’opère. En effet, selon la théorie de la Corporate Governance, il existe une nette distinction entre le rôle des propriétaires d’une société (les actionnaires) et des dirigeants (le conseil d’administration) lorsqu’il s’agit de prendre des décisions stratégiques efficaces. L’actuelle « coutume de la retenue » en matière d’éthique, complète l’accent mis sur une analyse économique de la fonction d’entreprise où les concepts d’efficience et de rentabilité semblent persister. Caractérisés par ses propres règles de position, les bénéfices sont considérés comme la « ligne de fond » de l’entreprise, et par conséquent, selon l’argument, il n’y a aucune possibilité d’évaluer moralement les activités menées dans ce cadre d’activité.

Pourtant, face aux nouveaux enjeux auxquels se confrontent les sociétés au XXIème siècle, la thèse de « l’entreprise- profit » soutenue par Friedman ne semble plus être à l’ordre du jour. Dès lors, les entreprises peuvent-elles entreprendre une activité économique dite « durable », où la recherche exclusive de bénéfices s’estompe au profit d’une meilleure éthique entrepreneuriale? L’éthique s’érige désormais comme élément incontournable de l’ensemble des concepts que nous pourrions utiliser pour tenir compte de la fonction organisationnelle que détiennent les entreprises. Non pas que les actions des sociétés peuvent avoir des effets puissants, à la fois bénéfiques et/ou préjudiciables, mais parce qu’une prise en compte éthique des actions des sociétés est presque impérative pour atteindre une croissance durable. Il s’agit d’optimiser les performances en évoluant vers une responsabilité sociale et environnementale (RSE) où les sociétés sont responsables de l’impact de leurs actions sur la société civile. L’entreprise doit alors intégrer à sa stratégie l’ensemble de sa chaîne de valeur, dont les parties prenantes (« stakeholders »), de manière à minimiser et à compenser les effets négatifs de son activité. L’objectif étant d’atteindre une qualité de vie au moins aussi bonne que celle dont nous bénéficions aujourd’hui, comme le soutien le « rapport Brutland » (1987). Pour cela, il est primordial que les structures de gouvernance d’entreprise agissent tant en termes de bien-être des employés, qu’en termes d’efficacité et de productivité. Cela implique l’utilisation de critères éthiques, sociaux et environnementaux (les 3 piliers de la théorie de « corporate governance ») dans la sélection et la gestion des portefeuilles de placements. De ce point de vue, l’idée d’équilibrer les responsabilités de l’entreprise se développe, acceptant le fait que les entreprises peuvent créer de la valeur en gérant mieux le capital naturel, humain et social.

(…) Dans le cadre transnational, divers outils d’orientation souvent à caractère facultatif visent à promouvoir le développement durable et le civisme social. En tant que préoccupation mondiale, une croissance durable ne peut être atteinte que si tous les pays agissent de concert mettant en oeuvre des actions coordonnées. C’était notamment l’objectif de l’accord de Paris en « faisant en sorte que les flux financiers soient cohérents avec une voie vers une réduction des émissions de gaz à effet de serre et un développement résilient au climat ». Le pacte Mondial lancé officiellement en 2000 invite les entreprises à adhérer, appliquer et promouvoir 10 principes en matière de droits fondamentaux. Cette adhésion a été assortie à l’obligation pour les entreprises de publier chaque année une communication sur les progrès réalisés dans l’application des principes. L’entreprise qui ne réalise pas cette obligation est considérée comme « non communicante » et peut être à terme radiée. Aussi, les Nations Unies ont présenté un projet de normes sur les responsabilités des sociétés transnationales et autres entreprises commerciales en matière de droits de l’homme. Les principes de Rugie font peser sur les entreprises des contrôles et vérifications périodiques par des organes nationaux ou multinationaux, permettant ainsi de prescrire un grand nombre d’actions concrètes à mener par les entreprises pour respecter les droits de l’homme . Ces travaux ont abouti à l’adoption d’une résolution du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU s’articulant autour de trois axes: « protéger, respecter et remédier » contribuant à faire progresser le débat juridique sur le rôle des Etats et des entreprises dans le domaine des droits de l’homme.

Pour autant, malgré la construction d’une voie de responsabilité internationale des entreprises, de nombreuses divergences peuvent encore être mises en évidence. C’est surtout l’absence de réglementation uniforme qui a attiré l’attention de la Commission européenne poussée à établir une certaine crédibilité et une harmonisation des pratiques avec une transparence des critères afin de combler le vide existant. Ainsi, dans sa stratégie RSE du 25 octobre 2011, la Commission fournit un cadre normatif de protection, via des sections comprenant la Direction Générale des Entreprises et la Société de l’Information qui guident le comportement des entreprises afin d’étendre l’influence de la RSE pour les responsabiliser vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société. Par ailleurs, le levier du droit fiscal a été adopté par l’Union européenne dans un contexte juridique de financement durable, mettant en place une taxation corrective qui promeut les projets les plus respectueux et taxe ceux qui sont dommageables dans le but d’orienter les comportements vers une situation économique jugée optimale. Ces initiatives ont été prises par les institutions européennes afin d’encourager les entreprises à « aller au-delà de la conformité », soulignant qu’il existe une relation entre les actions proactives et l’amélioration de la compétitivité. Au moins, la politique de l’UE indique clairement que les actions volontaires des entreprises ne doivent pas être considérées comme un substitut à la réglementation légale. C’est pourquoi l’UE doit continuer à soutenir de manière proactive les activités qui peuvent faciliter le progrès de la conduite responsable des entreprises en encourageant les acteurs des secteurs clés à s’appuyer sur des projets responsables et à définir des exigences de diligence raisonnable.

(…)

Ainsi, il apparaît essentiel de définir un équilibre stable entre les impératifs moraux et économiques. Les entreprises, comme l’ensemble des agents ont des devoirs moraux, des responsabilités sociales et devraient être de « bonnes entreprises citoyennes ». C’est ce que met en exergue le nouveau « duty of care » ( devoir de diligence) désormais attendu des sociétés, qui encourage une voie de réorientation de la logique du système productif vers de nouveaux objectifs plus responsables. Ce devoir conduirait à l’acceptation d’une rentabilité financière moindre à court terme, en renonçant aux bénéfices immédiats, afin d’encourager un développement éthique, social et durable sur une activité économique à plus long terme. Un tel principe doit être appuyé par toutes les parties prenantes afin que le mouvement soit étendu à l’ensemble des agents économiques. Néanmoins, il est encore tôt pour prédire les effets de ces changements, qui soulèvent la question des méthodes de régulation, leur introduction étant encore récente et sans changement réel, notamment du fait du peu de mesures actuelles permettant d’imposer des sanctions. Par ailleurs, il convient également de noter la spécificité des questions environnementales, qui ne sont pas seulement dépendantes de la gouvernance des entreprises mais font appel à d’autres acteurs (dépendance à la science, prospective, etc.) et suggèrent des investissements importants afin de se libérer des ressources naturelles et éviter une complète destruction de la valeur. Le problème ne dépend plus de l’ignorance, mais de la vitesse des changements ainsi que de la propagation des déséquilibres. Par conséquent, le droit des sociétés peut être une réponse, mais la réflexion interdisciplinaire semble hautement nécessaire pour parvenir à la possibilité d’un équilibre entre le développement durable et la primauté des actionnaires.

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Étude de l’UE sur les devoirs des administrateurs : une gouvernance loin d’être durable !

Belle étude qu’offre l’Union européenne sur les devoirs des administrateurs et la perspective de long-terme : « Study on directors’ duties and sustainable corporate governance » (29 juillet 2020). Ce rapport document le court-termisme de la gestion des entreprises en Europe. En lisant les grandes lignes de ce rapport, on se rend compte d’une chose : on est loin du compte et la RSE n’est pas encore suffisamment concrétisée…

Résumé :

L’accent mis par les instances décisionnelles au sein des entreprises sur la maximisation à court terme du profit réalisé par les parties prenantes, au détriment de l’intérêt à long terme de l’entreprise, porte atteinte, à long terme, à la durabilité des entreprises européennes, tant sous l’angle économique, qu’environnemental et social.
L’objectif de cette étude est d’évaluer les causes du « court-termisme » dans la gouvernance d’entreprise, qu’elles aient trait aux actuelles pratiques de marché et/ou à des dispositions réglementaires, et d’identifier d’éventuelles solutions au niveau de l’UE, notamment en vue de contribuer à la réalisation des Objectifs de Développement Durable fixés par l’Organisation des Nations Unies et des objectifs de l’accord de Paris en matière de changement climatique.
L’étude porte principalement sur les problématiques participant au « court-termisme » en matière de droit des sociétés et de gouvernance d’entreprises, lesquelles problématiques ayant été catégorisées autour de sept facteurs, recouvrant des aspects tels que les devoirs des administrateurs et leur application, la rémunération et la composition du Conseil d’administration, la durabilité dans la stratégie d’entreprise et l’implication des parties prenantes.
L’étude suggère qu’une éventuelle action future de l’UE dans le domaine du droit des sociétés et de gouvernance d’entreprise devrait poursuivre l’objectif général de favoriser une gouvernance d’entreprise plus durable et de contribuer à une plus grande responsabilisation des entreprises en matière de création de valeur durable. C’est pourquoi, pour chaque facteur, des options alternatives, caractérisées par un niveau croissant d’intervention réglementaire, ont été évaluées par rapport au scénario de base (pas de changement de politique).

Pour un commentaire, voir ce billet du Board Agenda : « EU urges firms to focus on long-term strategy over short-term goals » (3 août 2020).

À la prochaine…

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Approche juridique sur la transparence ESG

Excellente lecture ce matin de ce billet du Harvard Law School Forum on Corporate Governance : « Legal Liability for ESG Disclosures » (de Connor Kuratek, Joseph A. Hall et Betty M. Huber, 3 août 2020). Dans cette publication, vous trouverez non seulement une belle synthèse des référentiels actuels, mais aussi une réflexion sur les conséquences attachées à la mauvaise divulgation d »information.

Extrait :

3. Legal Liability Considerations

Notwithstanding the SEC’s position that it will not—at this time—mandate additional climate or ESG disclosure, companies must still be mindful of the potential legal risks and litigation costs that may be associated with making these disclosures voluntarily. Although the federal securities laws generally do not require the disclosure of ESG data except in limited instances, potential liability may arise from making ESG-related disclosures that are materially misleading or false. In addition, the anti-fraud provisions of the federal securities laws apply not only to SEC filings, but also extend to less formal communications such as citizenship reports, press releases and websites. Lastly, in addition to potential liability stemming from federal securities laws, potential liability could arise from other statutes and regulations, such as federal and state consumer protection laws.

A. Federal Securities Laws

When they arise, claims relating to a company’s ESG disclosure are generally brought under Section 11 of the Securities Act of 1933, which covers material misstatements and omissions in securities offering documents, and under Section 10(b) of the Securities Exchange Act of 1934 and rule 10b-5, the principal anti-fraud provisions. To date, claims brought under these two provisions have been largely unsuccessful. Cases that have survived the motion to dismiss include statements relating to cybersecurity (which many commentators view as falling under the “S” or “G” of ESG), an oil company’s safety measures, mine safety and internal financial integrity controls found in the company’s sustainability report, website, SEC filings and/or investor presentations.

Interestingly, courts have also found in favor of plaintiffs alleging rule 10b-5 violations for statements made in a company’s code of conduct. Complaints, many of which have been brought in the United States District Court for the Southern District of New York, have included allegations that a company’s code of conduct falsely represented company standards or that public comments made by the company about the code misleadingly publicized the quality of ethical controls. In some circumstances, courts found that statements about or within such codes were more than merely aspirational and did not constitute inactionable puffery, including when viewed in context rather than in isolation. In late March 2020, for example, a company settled a securities class action for $240 million alleging that statements in its code of conduct and code of ethics were false or misleading. The facts of this case were unusual, but it is likely that securities plaintiffs will seek to leverage rulings from the court in that class action to pursue other cases involving code of conducts or ethics. It remains to be seen whether any of these code of conduct case holdings may in the future be extended to apply to cases alleging 10b-5 violations for statements made in a company’s ESG reports.

B. State Consumer Protection Laws

Claims under U.S. state consumer protection laws have been of limited success. Nevertheless, many cases have been appealed which has resulted in additional litigation costs in circumstances where these costs were already significant even when not appealed. Recent claims that were appealed, even if ultimately failed, and which survived the motion to dismiss stage, include claims brought under California’s consumer protection laws alleging that human right commitments on a company website imposed on such company a duty to disclose on its labels that it or its supply chain could be employing child and/or forced labor. Cases have also been dismissed for lack of causal connection between alleged violation and economic injury including a claim under California, Florida and Texas consumer protection statutes alleging that the operator of several theme parks failed to disclose material facts about its treatment of orcas. The case was appealed to the U.S. Court of Appeals for the Ninth Circuit, but was dismissed for failure to show a causal connection between the alleged violation and the plaintiffs’ economic injury.

Overall, successful litigation relating to ESG disclosures is still very much a rare occurrence. However, this does not mean that companies are therefore insulated from litigation risk. Although perhaps not ultimately successful, merely having a claim initiated against a company can have serious reputational damage and may cause a company to incur significant litigation and public relations costs. The next section outlines three key takeaways and related best practices aimed to reduce such risks.

C. Practical Recommendations

Although the above makes clear that ESG litigation to date is often unsuccessful, companies should still be wary of the significant impacts of such litigation. The following outlines some key takeaways and best practices for companies seeking to continue ESG disclosure while simultaneously limiting litigation risk.

Key Takeaway 1: Disclaimers are Critical

As more and more companies publish reports on ESG performance, like disclaimers on forward-looking statements in SEC filings, companies are beginning to include disclaimers in their ESG reports, which disclaimers may or may not provide protection against potential litigation risks. In many cases, the language found in ESG reports will mirror language in SEC filings, though some companies have begun to tailor them specifically to the content of their ESG reports.

From our limited survey of companies across four industries that receive significant pressure to publish such reports—Banking, Chemicals, Oil & Gas and Utilities & Power—the following preliminary conclusions were drawn:

  • All companies surveyed across all sectors have some type of “forward-looking statement” disclaimer in their SEC filings; however, these were generic disclaimers that were not tailored to ESG-specific facts and topics or relating to items discussed in their ESG reports.
  • Most companies had some sort of disclaimer in their Sustainability Report, although some were lacking one altogether. Very few companies had disclaimers that were tailored to the specific facts and topics discussed in their ESG reports:
    • In the Oil & Gas industry, one company surveyed had a tailored ESG disclaimer in its ESG Report; all others had either the same disclaimer as in SEC filings or a shortened version that was generally very broad.
    • In the Banking industry, two companies lacked disclaimers altogether, but the rest had either their SEC disclaimer or a shortened version.
    • In the Utilities & Power industry, one company had no disclaimer, but the rest had general disclaimers.
    • In the Chemicals industry, three companies had no disclaimer in their reports, but the rest had shortened general disclaimers.
  • There seems to be a disconnect between the disclaimers being used in SEC filings and those found in ESG In particular, ESG disclaimers are generally shorter and will often reference more detailed disclaimers found in SEC filings.

Best Practices: When drafting ESG disclaimers, companies should:

  • Draft ESG disclaimers carefully. ESG disclaimers should be drafted in a way that explicitly covers ESG data so as to reduce the risk of litigation.
  • State that ESG data is non-GAAP. ESG data is usually non-GAAP and non-audited; this should be made clear in any ESG Disclaimer.
  • Have consistent disclaimers. Although disclaimers in SEC filings appear to be more detailed, disclaimers across all company documents that reference ESG data should specifically address these issues. As more companies start incorporating ESG into their proxies and other SEC filings, it is important that all language follows through.

Key Takeaway 2: ESG Reporting Can Pose Risks to a Company

This article highlighted the clear risks associated with inattentive ESG disclosure: potential litigation; bad publicity; and significant costs, among other things.

Best Practices: Companies should ensure statements in ESG reports are supported by fact or data and should limit overly aspirational statements. Representations made in ESG Reports may become actionable, so companies should disclose only what is accurate and relevant to the company.

Striking the right balance may be difficult; many companies will under-disclose, while others may over-disclose. Companies should therefore only disclose what is accurate and relevant to the company. The US Chamber of Commerce, in their ESG Reporting Best Practices, suggests things in a similar vein: do not include ESG metrics into SEC filings; only disclose what is useful to the intended audience and ensure that ESG reports are subject to a “rigorous internal review process to ensure accuracy and completeness.”

Key Takeaway 3: ESG Reporting Can Also be Beneficial for Companies

The threat of potential litigation should not dissuade companies from disclosing sustainability frameworks and metrics. Not only are companies facing investor pressure to disclose ESG metrics, but such disclosure may also incentivize companies to improve internal risk management policies, internal and external decisional-making capabilities and may increase legal and protection when there is a duty to disclose. Moreover, as ESG investing becomes increasingly popular, it is important for companies to be aware that robust ESG reporting, which in turn may lead to stronger ESG ratings, can be useful in attracting potential investors.

Best Practices: Companies should try to understand key ESG rating and reporting methodologies and how they match their company profile.

The growing interest in ESG metrics has meant that the number of ESG raters has grown exponentially, making it difficult for many companies to understand how each “rater” calculates a company’s ESG score. Resources such as the Better Alignment Project run by the Corporate Reporting Dialogue, strive to better align corporate reporting requirements and can give companies an idea of how frameworks such as CDP, CDSB, GRI and SASB overlap. By understanding the current ESG market raters and methodologies, companies will be able to better align their ESG disclosures with them. The U.S. Chamber of Commerce report noted above also suggests that companies should “engage with their peers and investors to shape ESG disclosure frameworks and standards that are fit for their purpose.”

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Une publication de l’équipe sur les entreprises à mission

Nouvelle publication sur l’entreprise à mission sociétale dans la revue Vie & sciences de l’entreprise 2019/2 (N° 208) sous le titre : « Entreprises à mission sociétale : regard de juristes sur une institutionnalisation de la RSE ».

Merci à Margaux d’avoir partagé la plume…

Résumé :

L’évolution actuelle du droit des affaires démontre une influence considérable de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) dans la gouvernance des sociétés. Suite à de nombreux scandales d’envergure internationale, le choix de la RSE se dessine désormais comme un incontournable pour les entrepreneurs d’aujourd’hui et de demain. Le droit traduit cette nouvelle orientation du système économique au travers de l’évolution combinée du droit dur et du droit souple. L’émergence depuis plusieurs années d’entreprises à mission sociétale en constitue une illustration marquante. Toutefois, le risque d’aboutir à une RSE sans contenu est présent, comme l’illustre la thématique connue de « l’écoblanchiment ». Pour y faire face, le droit a passé la vitesse supérieure avec la récente réforme française portée par le projet de loi PACTE. Ces nouveaux mécanismes, souvent salués et parfois institutionnalisés, posent tout de même la question de l’efficacité pour la RSE d’irriguer la sphère économique, de savoir si le droit se construit de la bonne manière et, finalement, de déterminer si cette finance sociale est une réelle opportunité d’appropriation sociétale pour ces organisations qualifiées d’hybrides.

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Entreprise à mission : quel rôle pour la finance ?

La revue Banque propose une intéressante analyse par Mmes Weisman et Pruvost de l’entreprise à mission avec un angle financier que je vous livre ci-dessous : « Entreprise à mission : une promesse à confirmer ? » (18 février 2020).

Extrait :

Quel rôle pour la finance ?

L’implication de la sphère financière dans ce mouvement des entreprises à mission est vitale pour que le concept ne reste pas une coquille vide. Les entreprises qui s’engagent publiquement à devenir l’entreprise à mission posent le premier jalon d’un chemin exigeant, long et complexe ; qu’on serait tenté de qualifier de parcours du combattant.

Si la finance semble se mobiliser autour des enjeux climatiques, les acteurs n’ont pas encore pris la mesure de ce que peuvent représenter demain les sociétés à mission. Ces dernières invitent à repenser en profondeur les piliers d’un certain capitalisme et la finance qui la sous-tend. Aussi, les premiers financeurs de cette économie sont des pionniers, emmenés par plus de convictions que de méthodologies ou de pratiques harmonisées. Cependant, des lignes directrices émergent, qui définissent les grands enjeux de la finance « à mission » : des besoins d’expertise et de formation nouveaux ; de nouveaux modèles de passage à l’échelle ; des investissements de temps long ; des indicateurs renouvelés à travers une vision élargie de la valeur.

Des besoins d’expertise et de formation nouveaux

Les sociétés à mission s’engagent sur des innovations importantes. Elles repensent les chaînes d’approvisionnement, mettent en commun des innovations avec le marché, collaborent différemment avec leurs concurrents ou leurs fournisseurs, proposent de nouveaux modèles circulaires et bousculent les fondamentaux de la stratégie économique classique. Pour comprendre, suivre et évaluer les propositions, les financiers doivent se doter de savoirs nouveaux sur le climat, le carbone, les ressources naturelles, mais aussi suivre l’évolution des sciences cognitives et des études sociologiques. La définition même des marchés doit être revisitée. Il y a donc urgence à faire émerger une génération de financeurs plus aguerris sur les grands enjeux physiques et humains de notre société.

De nouveaux modèles de passage à l’échelle

Les propositions des sociétés à mission demandent à être expérimentées, sur des modèles très différents de la R&D industrielle connue. Aussi, la segmentation des champs d’expérimentation (territoriaux, au sein d’une filière, en développement avec les utilisateurs, etc.) et le partage des données nécessaires à celles-ci – à travers des plateformes ouvertes ou publiques – sont des défis clés qui demanderont, demain, des investissements importants.

Des investissements de temps long

Pour amorcer ces transitions, il est urgent d’amorcer un virage vers un capitalisme plus lent et des financements de plus long terme. Les actionnariats volatils, qui font régner une pression du résultat annuel voire trimestriel sont des freins concrets à l’émergence de ces sociétés à mission.

Des indicateurs renouvelés à travers une vision élargie de la valeur

L’évaluation de la mission est une zone en chantier qui nécessite en partie d’inventer de nouveaux indicateurs. Certaines sociétés à mission s’y essaient déjà, à l’instar de l’indice d’alignement humain d’Alenvi. Cela suppose au préalable de redéfinir les indicateurs d’évaluation de performance à tous les niveaux, à la fois au regard de la mission elle-même et de l’impact réel de l’entreprise sur les territoires, publics ou pratiques visés. Mais pas seulement : les indicateurs doivent être pensés pour pouvoir, eux aussi, être déployés à une échelle plus large de l’économie.

Il s’agit bien de dépasser à terme la fracture entre performance financière et extra-financière, pour les agréger dans une comptabilité qui englobe, en plus du capital financier, les capitaux naturels et humains, à l’image des actuels travaux de recherche sur la comptabilité à triple capital. Ces pistes de réflexion se heurtent encore, pour l’heure, à des freins idéologiques et méthodologiques. Pourtant, leur atterrissage est vital pour révéler la véritable valeur créée par ce nouveau modèle d’entreprises.

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For Whom is the Corporation Managed in 2020?

Encore un papier sur le fameux « purpose » du droit des sociétés par actions. C’est le professeur Edward Rock qui s’y attaque dans un article intitulé « For Whom is the Corporation Managed in 2020?: The Debate over Corporate Purpose » (European Corporate Governance Institute – Law Working Paper No. 515/2020, 1er mai 2020).

Résumé :

A high profile public debate is taking place over one of the oldest questions in corporate law, namely, “For whom is the corporation managed?” In addition to legal academics and lawyers, high profile business leaders and business school professors have entered the fray and politicians have offered legislative “fixes” for the “problem of shareholder primacy.” In this article, I take this debate to be an interesting development in corporate governance and try to understand and explain what is going on. I argue that, analytically and conceptually, there are four separate questions being asked. First, what is the best theory of the legal form we call “the corporation”? Second, how should academic finance understand the properties of the legal form when building models or engaging in empirical research? Third, what are good management strategies for building valuable firms? And, finally, what are the social roles and obligations of large publicly traded firms? I argue that populist pressures that emerged from the financial crisis, combined with political dysfunction, have led to the confusion of these different questions, with regrettable results.

À la prochaine…

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Investir pour changer le monde

Dossier intéressant dans Les affaires : « Investir pour changer le monde – Quel impact réel a-t-il sur le portefeuille? ».

À l’intérieur, vous trouverez notamment les articles suivants :

À la prochaine…