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Gouvernance Normes d'encadrement Nouvelles diverses Responsabilité sociale des entreprises Valeur actionnariale vs. sociétale

Distribuer des dividendes en 2020 ? Un peu de sérieux !

Belle tribune offerte par Les Échos.fr par M. Arnaud Marion : « Distribuer des dividendes en 2020 est contraire à l’intérêt social des entreprises, des Etats et des salariés » (25 mars 2020).

Extrait :

Le monde économique a toujours été animé par les paradoxes. Le début d’année 2020 restera marqué par la prise de conscience dans le monde occidental d’une crise planétaire au moment où les sociétés cotées terminaient leurs publications annuelles en affichant des records de croissance et de résultats, avant d’aller faire approuver quelques semaines après leurs comptes annuels, leurs rémunérations (en vertu du « say on pay ») et leurs dividendes devant leurs assemblées générales d’actionnaires. Les entreprises vont devoir résister à un mouvement tectonique économique mondial, inimaginable dans ses conséquences de court et moyen terme, à tel point que les entreprises ont annulé leurs rendez-vous investisseurs, et ne savent plus se prononcer sur leur « guidance » et leurs prévisions de résultats.

Plusieurs questions se posent pour les grandes entreprises et les entreprises cotées, qui vont faire face à une chute d’activité, mettre des salariés en chômage partiel, et peut-être par la suite à en licencier avant de retrouver sur le moyen terme un niveau d’activité normatif.closevolume_off

Comment la continuité d’exploitation va-t-elle être appréciée par les dirigeants et leurs commissaires aux comptes dans un contexte où aucune prévision ne peut être sérieusement faite sans une visibilité sur la fin de la pandémie, avec de surcroît une valeur des cash-flows qui s’est effondrée, et une prime de risque qui a bondi du fait d’une forte volatilité ?

Comment la démocratie actionnariale va-t-elle pouvoir s’exercer, sans occulter légalement les débats annuels nécessaires qui rendent responsables les mandataires sociaux de leurs actes de gestion devant leurs actionnaires une fois par an ? Ce virus ne peut pas être un prétexte pour museler la légitimité et le rôle des actionnaires, ni donner une immunité aux mandataires sociaux révocables ad nutum.

Comment les entreprises, qui sont dans l’incapacité de faire des prévisions, vont-elles pouvoir maintenir raisonnablement à leur ordre du jour la distribution de dividendes fondés sur des résultats passés ?

Point crucial. Ce dernier point est sans aucun doute le point le plus crucial alors que certaines grandes entreprises ont décidé de ne pas verser de dividendes. Il a une double résonance au nom de l’intérêt social. Comment effectivement des dirigeants et actionnaires peuvent-ils soutenir qu’il est dans « l’intérêt social de l’entreprise » de distribuer des dividendes et donc de la trésorerie alors qu’on ne sait pas de quoi est fait le lendemain avec une activité qui est aujourd’hui à l’arrêt à hauteur de 75 % sur le territoire ?

Comment pourrait-on concilier cette équation contre nature de rémunérer les actionnaires alors que dans les mêmes temps on ferait rémunérer une partie de ses salariés par le chômage partiel, voire financer son activité par la puissance publique redevenue État providence ? Ce serait revenir à une économie de la rente.

Comment enfin, l’intérêt social des salariés, salariés des fournisseurs et sous-traitants, serait garanti avec une rémunération pour les actionnaires aujourd’hui, sans savoir si demain elles pourront rémunérer tous leurs salariés, sous-traitants et fournisseurs ? La responsabilité sociale et environnementale doit être au cœur de ce débat, compte tenu du choc d’offre auquel les entreprises sont actuellement confrontées et du choc de demande qui s’ensuivra sans aucun doute.

À la prochaine…

engagement et activisme actionnarial finance sociale et investissement responsable Gouvernance Nouvelles diverses

Les dividendes pour contrer les hedge funds ?

Dans L’hebdo des AG (« Dividendes record de ce printemps : une nouvelle arme anti-activistes? »), Mme Hautefort amène une réflexion intéressante sur le lien entre versement de dividendes et activisme actionnarial dur (celui des hedge funds !).

Extrait :

 

L’enquête annuelle de l’Hebdo des AG sur les dividendes met en évidence une nouvelle année record avec deux changements majeurs : des dividendes en hausse dans presque toutes les sociétés, et le recul des acomptes sur dividendes au profit des rachats d’actions.

 

(…) Un autre facteur peut être la multiplication des initiatives activistes au cours de ces derniers mois. Les activistes sont souvent soit des hedge funds, soit des fonds value, peu attirés par les dividendes. Verser des dividendes importants serait-il une façon d’attirer un maximum d’investisseurs non activistes ?

Autre changement majeur : les acomptes sur dividendes se font rare. Paradoxe, alors que les sociétés n’ont jamais eu autant de trésorerie ? Nous y voyons plutôt le recul de cette pratique au profit des rachats d’actions, procédé plus souple pour les sociétés qui souhaiteraient, en cours d’année, retourner de la trésorerie à l’actionnaire. Par exemple dans un contexte d’activisme.

Le dividende, nouvelle arme anti-activistes ? Ce printemps d’assemblées générales nous le dira.

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

Gouvernance Nouvelles diverses objectifs de l'entreprise

Plus de dividendes et moins d’investissement

Article inquiétant d’Olivier Pinaud ans L’Agefi.fr intitulé « Les dividendes prennent le dessus sur les investissements ». Il semblerait que face au ralentissement économique mondial, les entreprises aient décidé de conserver un versement de dividendes toujours aussi importants… et cela au détriment de l’investissement, nécessaire pourtant à la croissance économique et à la survie des entreprises elles-mêmes !

 

Malgré des perspectives de résultats en baisse, les groupes cotés versent des dividendes dans des proportions toujours plus grandes.

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

Nouvelles diverses

Les dividendes auraient-ils moins la cote ?

Le versement de dividendes par les entreprises est en baisse (« Les sociétés ont restreint leurs dividendes », L’Agefi, 22 novembre 2016). Faut-il y voir la trace d’une évolution de fond des mentalités avec une plus grande attention portée aux investissements et une moins grande au diktat des actionnaires ? Je n’irais pas jusque-là puisque cette baisse s’explique surtout par des facteurs conjoncturels.

 

Après un deuxième trimestre de hausse, en particulier en France, le troisième trimestre ne s’est pas révélé être un bon cru pour les dividendes dans le monde. Le montant versé par les entreprises cotées a reculé de 4% par rapport à la même période de 2015, selon le baromètre Henderson Global Investors. Il atteint 281,7 milliards de dollars.

Il s’agit de la plus faible performance depuis le deuxième trimestre 2015, selon l’étude. Ce contrecoup est bien réel puisque, corrigés des effets de change et des dividendes extraordinaires, les dividendes sous-jacents ont également reculé, de 0,3%.

Les Etats-Unis, qui, rappelle le gestionnaire d’actifs, représentent environ 40% des versements mondiaux, ont pesé lourd dans cette évolution. Les dividendes y ont chuté de 7% (à 100,4 milliards de dollars), «en raison de la non-répétition des importants dividendes extraordinaires versés au cours du troisième trimestre 2015». Si les dividendes sous-jacents ont progressé de 3%, il s’agit «de la croissance la plus lente des dividendes américains depuis la crise financière», affirme Henderson. Au cours des derniers trimestres, la croissance des bénéfices des sociétés américaines a en effet ralenti du fait notamment de la vigueur du dollar et de la hausse de leur endettement – ce qui les a conduites à préserver les flux de trésorerie en modérant leur politique de distribution.

 

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

Nouvelles diverses objectifs de l'entreprise

État des dividendes dans le monde

Bonjour à toutes et à tous, petite nouvelle relayée par Les affaires : les dividendes continuent de croître ! Dans cet article « Dividendes: les endroits du monde où ils montent…et ralentissent », l’étude d’Henderson Global Investors est présenté dans ses grandes lignes (« Henderson Global Dividend Index – August 2016 »).

 

Le montant total des dividendes mondiaux a atteint 421,6 milliards de dollars d’avril à juin, soit une hausse de 9,7 milliards par rapport au deuxième trimestre 2015, selon un communiqué du gestionnaire d’actifs.

 

Quels sont les points essentiels à retenir ?

  • Global dividends rose in underlying terms by 1.2% year on year to $421.6bn.
  • US engine of global dividends decelerated to slowest growth since 2013, partly thanks to the stronger dollar.
  • Europe saw broad-based, encouraging growth year on year – Q2 saw two thirds of Europe’s dividends.
  • France and Netherlands show second and third fastest growth in the world.
  • 80% of European companies raise or maintain dividends.
  • The strong yen has impacted corporate profits and Japanese dividend growth, though in dollars, Japanese dividends rose strongly.

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

Nouvelles diverses

By by les dividendes pour Volkswagen

Intéressante nouvelle relayée par Les affaires.com : Volkswagen pourrait renoncer à verser un dividende pour 2015. Rien de moins !

Si aucune décision finale n’a encore été prise à ce sujet, l’espoir de voir verser aux actionnaires « ne serait-ce qu’un cent » pour l’exercice 2015 est faible, d’après un membre du conseil de surveillance cité par DPA et dont l’identité n’a pas été révélée.

Un porte-parole de Volkswagen, interrogé par l’agence allemande, n’a pas commenté cette information. « Nous nous exprimerons sur les détails des chiffres annuels dans le cadre de notre conférence de presse le 28 avril », a-t-il simplement dit.

Le scandale que l’on connaît continue de se faire ressentir…

À la prochaine…

Ivan Tchotourian

mission et composition du conseil d'administration Nouvelles diverses

Quel signal pour le dividende ?

Beau billet de blogue proposé par MM. Thénière et Moral sous le titre : « Titres boursiers: trop d’emphase sur le dividende » (Les affaires.com, 28 février 2016). Si le dividende est souvent vu comme l’objectif ultime de toute entreprise – et que son versement est vu comme un signal positif par les investisseurs -, les auteurs questionnent sérieusement cette logique.

Les auteurs soulignent les 7 mythes concernant les titres à dividendes :

  • Les actions versant des dividendes résistent bien dans un marché difficile.
  • Elles performent mieux que le marché en général.
  • Elles procurent une diversification adéquate.
  • Elles constituent une source fiable de revenu.
  • Elles sont avantageuses sur le plan fiscal.
  • Elles s’avèrent une façon prudente d’investir dans les titres considérés «valeur».
  • Elles remplacent les obligations.

Toutefois, c’est un autre aspect de l’article qui m’intéresse : celui du signal parfois tronqué qu’envoi le versement d’un dividende.

Extrait :

Un titre versant des dividendes depuis longtemps ne vous indique que deux choses : la société a été rentable dans le passé et elle existe depuis un certain temps. Cependant, vous ne disposez pas d’information concernant l’évaluation du titre, ni par rapport à l’évolution de la santé financière de la société. Comme vous avez pu le constater avec l’exemple de Wells Fargo, le dividende sera plus souvent qu’autrement coupé lorsque la direction n’a plus le choix. En d’autres termes, il sera trop tard pour l’actionnaire qui comptait surtout sur le revenu.

En conclusion, un investisseur recherchant les dividendes ne devraient pas négliger les sociétés comme Berkshire Hathaway pour son portefeuille. Trop d’importance est accordée à cette fameuse distribution en argent!

À la prochaine…

Ivan Tchotourian