Normes d’encadrement | Page 3

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Proxy advisor : la SEC recule

Le quotidien Les Échos.fr vient de faire tomber la nouvelle : « La SEC renonce à sa proposition phare pour limiter le pouvoir les agences de conseil en vote ».

Le gendarme des marchés américains ne veut plus imposer aux agences de conseil en vote de soumettre leurs analyses aux entreprises cotées avant de les envoyer à leurs clients. En revanche, elle veut que les investisseurs arrêtent de voter aux assemblées générales en suivant aveuglément leurs recommandations.

À la prochaine…

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COVID-19 et RSE : fini la responsabilité limitée des actionnaires

Bonjour à toutes et à tous, mon nouveau billet sur Contact vient d’être publié. Il s’intéresse aux actionnaires dans le contexte de la COVID-19 et est intitulé « COVID-19: actionnaires, engagez-vous! » (10 mai 2020).

Extrait :

(…) Ainsi, les entreprises ont besoin des actionnaires, mais, bien au-delà de leur argent, c’est de leurs valeurs qu’elles ont besoin. La crise de la COVID-19 est une occasion unique pour ces gens d’affaires de redevenir des parties prenantes responsables, plutôt que des «actionnaires-investisseurs » qui depuis trop longtemps, comme des passagers clandestins, se cachent derrière leur irresponsabilité et la seule financiarisation des entreprises.

(…) Or, si l’engagement demeure une attitude souhaitable de la part des actionnaires en temps normal, il devient une nécessité dans le contexte de la pandémie sanitaire actuelle. Dans un moment si chaotique et incertain, la contribution des actionnaires s’avère essentielle au succès du plan de relance du Canada et du Québec. Une fois cette observation faite, encore faut-il répondre à nombre de questions: que devraient faire les actionnaires? Quelle attitude devraient-ils adopter? Comment devraient-ils s’engager? 

(…)

  • Rester calme
  • Se concentrer sur la COVID-19
  • Défendre une approche de long terme
  • S’assurer de sécuriser la position des salariés
  • Abandonner les sacro-saints dividendes
  • Se montrer financièrement prudent et souple
  • Maintenir les relations avec les fournisseurs et les consommateurs
  • Être vigilant à l’égard de la démocratie actionnariale

(…)

Les actionnaires ont certes des droits, mais il est temps qu’ils assument des obligations, notamment en matière de RSE et de gestion adéquate des parties prenantes d’une entreprise. Autrement dit, ils devraient encourager une gestion financière responsable qui permette aux entreprises de prioriser les employés, les sous-traitants, les fournisseurs et le succès à plus long terme de l’entreprise en mettant de côté les avantages consentis aux dirigeants ainsi que les rachats et les dividendes pour les actionnaires.

Avec la COVID-19, les entreprises peuvent légitimement donner corps à la RSE (voir mon billet de blogue) et dire adieu à la fameuse théorie de la primauté actionnariale. Ce n’est pas parce que le droit est (à notre sens) imparfait et donne la possibilité aux actionnaires d’agir le plus égoïstement possible (voir mon billet de blogue) que ce comportement est celui à adopter. Après tout, la crise peut être vue comme une porte ouverte vers la RSE!

(…)

Cela fait bien longtemps que les juristes ont observé que les actionnaires se désintéressent du sort des entreprises où leurs fonds sont placés. Encore plus quand ce ne sont pas eux, mais des professionnels qui placent leurs fonds en leur nom et pour leur compte. Au fil du temps, les actionnaires se sont transformés en prêteurs qui réclament une rentabilité tout en rejetant l’investissement qu’elle implique. D’ailleurs, le droit leur impose peu d’obligations, si ce n’est de réaliser le paiement en contrepartie du titre qu’ils reçoivent. Toutefois, «[l]es choses n’ont pas été données au départ et ne sont pas pour ainsi dire naturelles».

Alors, actionnaires, retenez une chose de la crise sanitaire mondiale: que cela vous plaise ou non, il va falloir sérieusement vous engager. L’heure est venue d’entendre le clap de fin pour la responsabilité limitée des actionnaires, même si elle demeure ancrée dans le droit des sociétés par actions! C’est à ce prix que les entreprises pourront se redresser.

À la prochaine…

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COVID-19 et activisme actionnarial

Me Jessica Zhang propose un billet de blogue sur l’impact de la COVID-19 sur l’activisme actionnarial au Canada : « Impact of COVID-19 on Shareholder Activism » (7 avril 2020). Comme elle le rappelle aux CA, « Sharp declines in stock prices due to COVID-19 are making companies more vulnerable to shareholder activism and hostile attacks ».

Extrait :

Shareholder Activism in Canada

While shareholder activism is traditionally less prevalent in Canada than in the United States, Canada can be an attractive jurisdiction for shareholder activism due to its shareholder-friendly regulatory framework that includes:

  • rights of shareholder to requisition meetings with a 5% ownership interest;
  • ability of shareholders to communicate with up to 15 shareholders without the requirement to file and mail proxy solicitation materials or publicly disclose their solicitation intentions;
  • ability of shareholders to accumulate 10% of a company’s shares before disclosing their interest;
  • ability of shareholders to include proposals on the election of directors in management proxy circulars;
  • entitlement to shareholder lists and ability to be reimbursed for costs associated with proxy contests; and
  • fewer structural defences in Canada than in the United States.

Preparing for Shareholder Activism

While the primary focus of many companies in the current environment is on their employee health and safety, business continuity and financial stability, boards of directors and management should not lose sight of the potential increases in shareholder activism and be prepared to defend against any hostile attacks.

  1. Shareholder Communication and Engagement. Shareholder communication and engagement is crucial to maintaining shareholder confidence. It is important for companies to be able to respond to shareholders in a meaningful manner, address concerns and misinformation and ensure open and transparent communication with their shareholders. A corporation’s board and management should prepare key messages with respect to the impacts of COVID-19 on the company, what steps the company is taking to mitigate the impacts and risks, and address its liquidity needs, the overall health of its business, and the company’s ability to rebound from the crisis. Companies should utilize public disclosure as an opportunity to engage with shareholders and communicate results, strategy, objectives and opportunities in a clear manner to enhance shareholder confidence. It is also important to ensure that the messages delivered provide a transparent assessment of the current and anticipated future impacts of COVID-19 on the company and not to create unrealistic and unreasonable expectations for shareholders.
  2. Activist Response Team. Companies should consider establishing an internal team dedicated to dealing with activist shareholders and developing immediate and comprehensive responses to potential shareholder activism. This team should be composed of the most knowledgeable internal resources, including the chief financial officer, general counsel, and additional senior personnel from the finance, investor relations, and corporate communications departments. It should also leverage external resources, including external counsel, proxy solicitation firms, and public relations firms to assist in defending the corporate strategy and objectives, and to co-ordinate coherent and timely responses to shareholders.
  3. Monitor and Assess. Management should regularly monitor and review the company’s shareholder base, objectives and investment strategies of the shareholders as well as changes in trading patterns in the company’s stock (e.g. stock surveillance), in order to stay alert to early signs of an opportunistic acquiror. Additionally, management should conduct a comprehensive assessment of the company’s vulnerabilities to shareholder activism and identify any activists that could be potentially interested in targeting the company.
  4. Shareholder Rights Plan. A shareholder rights plan, also known as a poison pill, is a defensive measure used by public companies to defend against hostile takeover attempts by third parties. Shareholder rights plans in Canada have not historically been effective in stopping hostile bids but have been effective in providing boards with more time to consider strategic alternatives. In preparation for shareholder activism or takeover threats, companies that do not already have a shareholder rights plan may consider preparing one and keeping it “on the shelf” (fully drafted and ready for adoption). TSX requires the adoption of a shareholder rights plan to be ratified by shareholders within six months of adoption. Institutional Shareholder Services (“ISS”) will generally support a shareholder-approved rights plan that conforms to its “new generation” rights plan best practice guidelines. Similarly, Glass Lewis will generally support shareholder rights plans adopted in response to COVID-19 and the related economic crisis if the plans have a duration limited to one year or less and the company discloses a sound rationale for adoption of the plan as a result of COVID-19.
  5. Advance Notice Requirements. An advance notice provision affords protection against a “surprise attack” at or shortly before a shareholders’ meeting as it requires shareholders to provide advance notice to the company if they wish to propose nominees to the board of directors. In preparation for shareholder activism or takeover threats, companies may consider adopting an advance notice board policy or provisions in the articles or bylaws that require advance notice of any intention to propose nominees for directors. ISS and Glass Lewis will generally support advance notice provisions that meet their guidelines.
  6. Corporate Governance. Corporate governance weaknesses is one of the attributes that tend to attract activist shareholders. Companies should ensure corporate governance standards are frequently evaluated and strictly followed to prevent activists from exploiting weaknesses or inconsistencies. Management should stay up-to-date on the evolving legal and regulatory developments as well as voting recommendations by proxy advisory firms, such as ISS and Glass Lewis, and consider how to best comply with best practices guidelines.
  7. Employee Investment. Employees are generally among the company’s most loyal investors. The decline in stock prices can be an opportunity for companies to revise existing or implement new incentive programs to encourage employee investment in the company by enhancing stock purchase plan provisions and amending long-term incentive compensation plans.

À la prochaine…

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Assemblée virtuelle en contexte de COVID-19 : premiers problèmes

Un regroupement d’investisseurs institutionnels a écrit une lettre à la U.S. Securities and Exchange Commission pour la prévenir que des assemblées annuelles des actionnaires tenues en ligne en raison de la pandémie ont jusqu’ici été ponctuées de pagailles procédurales et de problèmes techniques (Ted Knutson, « Shareholder Virtual Meetings Fraught By Problems, Contend Institutional Investors », Forbes, 4 mai 2020).

Pour rappel, le CII avait déjà pris position en mars 2020 : ici.

Le Council of Institutional Investors (CII) est un regroupement de fonds de dotation et de fonds de placement d’avantages sociaux pour des employés des secteurs public et privé, dont les actifs sous gestion combinés atteignent environ 4 billions de dollars.

Extrait :

Limites à la liberté de parole actionnariale

Les procédures problématiques et les pépins techniques observés par les informateurs de la CII incluraient :

  1. Des difficultés des actionnaires pour se connecter aux assemblées, par exemple liées à l’obligation de présenter des numéros de contrôle ou des données d’accréditation qui ne fonctionnent pas toujours, ainsi qu’à l’exclusion des investisseurs intéressés qui ne sont pas encore actionnaires de l’entreprise.
  2. Des règles nuisibles à la participation des actionnaires et à leur droit de réagir sur-le-champ au contenu de l’assemblée, par exemple qui rendent impossible ou interdisent de poser durant l’assemblée des questions qui n’ont pas été soumises d’avance et par écrit.
  3. Un manque de transparence dans les réponses fournies aux questions soumises d’avance et par écrit par les actionnaires.
  4. Un possible filtrage, par les dirigeants et administrateurs, des questions soumises d’avance et par écrit qui seront répondues.
  5. Des limites de temps utilisées comme excuses pour justifier de ne pas répondre à toutes les questions à la période de questions.
  6. Des flous artistiques au sujet de la mise en place de canaux de participation actionnariale différents, par exemple d’un canal spécifique et à part pour pouvoir proposer des résolutions.
  7. Au moins une entreprise aurait refusé à un actionnaire le droit de plaider en faveur de sa proposition aux autres actionnaires.
  8. Des assemblées en ligne sans vidéo, en audio seulement.

À la prochaine et merci au MÉDAC pour cette information…

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Droit de vote : son importance rappelée

Le 3 mai 2020, l’AMF France vient de rappeler le droit fondamental des actionnaires d’exprimer leur vote en assemblée générale. Un rappel pertinent me semble-t-il !

Extrait :

En amont de la tenue d’assemblées générales, dont certaines peuvent donner lieu à de vives contestations, l’AMF rappelle le droit fondamental des actionnaires d’exprimer leur vote en assemblée générale, dont le caractère d’ordre public a été rappelé par la jurisprudence et qui doit s’exercer dans le respect du principe d’égalité des actionnaires.

Si un dialogue actionnarial, et notamment des échanges entre les dirigeants sociaux (ou leurs mandataires) d’un émetteur et des actionnaires, peut naturellement intervenir en amont d’une assemblée générale, de telles démarches ne sauraient se traduire par des pressions de nature à compromettre la sincérité du vote ou à entraver la libre expression du vote des actionnaires, ou intervenir en violation du règlement (UE) n° 596/2014 du 16 avril 2014 sur les abus de marché.

Il est rappelé qu’aux termes de l’article L. 242-9 du code de commerce, constituent un délit le fait d’empêcher un actionnaire de participer à une assemblée d’actionnaires ainsi que le fait de se faire accorder, garantir ou promettre des avantages pour voter dans un certain sens ou pour ne pas participer au vote, ainsi que le fait d’accorder, garantir ou promettre ces avantages. 

À la prochaine…

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The Law and Practice of Shareholder Inspection Rights: A Comparative Analysis of China and the U.S.

Une belle comparaison entre les droits étatsuniens et chinois à propos des droits d’inspection des actionnaires dans : R. Huang et R. Thomas, « The Law and Practice of Shareholder Inspection Rights: A Comparative Analysis of China and the U.S. », European Corporate Governance Institute – Law Working Paper No. 499/2020.

Extrait :

Shareholder inspection rights allow a shareholder to access relevant documents and records of their company, so as to address the problem of information asymmetry inherent in the corporate form, and facilitate monitoring of the operation of the company and, if necessary, the bringing of further action for remedies.

In the United States (U.S.), all states have now codified shareholder inspection rights, albeit with some significant differences amongst them. Drawing upon overseas experiences such as the U.S. law, China has introduced the regime of shareholder inspection rights, but with some important adaptions made to its local environment. By providing access to relevant information, inspection rights have the potential to serve as an effective mechanism to deal with different types of agency problems in the company: not only the manager–shareholder conflict that is the most serious agency problem in the U.S., but also the conflict between majority and minority shareholders which mainly plagues the corporate governance system in China.

However, due to institutional differences, variations may exist between the two jurisdictions as to how inspection rights are structured and enforced. In our recent article, we thus compare shareholder inspection rights in China and the U.S. (that is mostly represented by Delaware, the preeminent corporate law jurisdiction in the U.S.), both in terms of the law on the books and the law in practice.

(…) Overall, we find that shareholder inspection rights play an important role in both the Chinese and US legal systems. While Chinese corporate governance and American corporate governance face different sets of agency cost problems, improved shareholder monitoring creates important benefits in both of them. There exist, however, some important differences in the structure and enforcement of the inspection rights regime between the two jurisdictions, which can be largely explained by reference to their different contexts of political economy.

À la prochaine…

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Les investisseurs institutionnels réclament de la responsabilité !

L’ICCR (Interfaith Center on Corporate Responsibility) américain vient de prendre une position intéressante dans le contexte de la pandémie de Coronavirus : elle exhorte les entreprises à plus de responsabilité et fait connaître ses 5 priorités. Preuve une fois de plus que l’engagement des investisseurs institutionnels en faveur de la RSE est présent !

Global institutional investors comprising public pensions, asset management firms and faith-based funds issued a Statement on Coronavirus Response calling on the business community to step up as corporate citizens, and recommending measures corporations can take to protect their workforces, their communities, their businesses and our markets as a whole while we all confront the Coronavirus crisis. 

Extrait :

1. Provide paid leave: We urge companiesto make emergency paid leave available to all employees, including temporary, part time, and subcontracted workers. Without paid leave, social distancing and self-isolation are not broadly possible.

2. Prioritize health and safety: Protecting worker and public safety is essential for maintaining business reputations, consumer confidence and the social license to operate, as well as staying operational. Workers should avoid or limit exposure to COVID-19 as much as possible. Potential measures include rotating shifts; remote work; enhanced protections, trainings or cleaning; adopting the occupational safety and health guidance, and closing locations, if necessary.

3. Maintain employment: We support companies taking every measure to retain workers as widespread unemployment will only exacerbate the current crisis. Retaining a well-trained and committed workforce will permit companies to resume operations as quickly as possible once the crisis is resolved. Companies considering layoffs should also be mindful of potential discriminatory impact and the risk for subsequent employment discrimination cases.

4. Maintain supplier/customer relationships: As much as possible, maintaining timely or prompt payments to suppliers and working with customers facing financial challenges will help to stabilize the economy, protect our communities and small businesses and ensure a stable supply chain is in place for business operations to resume normally in the future.

5. Financial prudence: During this period of market stress, we expect the highest level of ethical financial management and responsibility. As responsible investors, we recognize this may include companies’ suspending share buybacks and showing support for the predicaments of their constituencies by limiting executive and senior management compensation for the duration of this crisis.

À la prochaine…