Gouvernance | Page 12

Gouvernance rémunération

Neither rigged nor fair

Le numéro du 25 juin 2016 de The Economist offre un bel article intitulé : « Neither rigged nor fair ». Cet article analyse la rémunération des dirigeants de manière critique.

 

Peter Drucker, the doyen of management theorists, reckoned that exceeding a 20-1 multiple of pay within a firm between executives and the average worker was bad for morale. Mr Drucker was worrying about the gap back in the 1980s, when the economy-wide difference between CEOs of big American firms and average workers was in the 40-1 range. How quaint that seems: depending on how you count things, the multiple now is somewhere between 140-1 and 335-1 (…)

Perhaps the biggest, ironically, is the shift to performance-related pay. However valid the arguments for this kind of compensation structure, it introduces more risk for the executive. Managers behave just like everyone else: when a payoff is uncertain and a long way into the future, it counts for less in their mind. As a result, they are incentivised to demand a higher absolute amount to compensate. Research by Sandy Pepper of the London School of Economics shows that the typical discount rate that managers apply to deferred bonuses is 30%, far in excess of the risk-free interest rate used in accounting valuations of LTIs. To get executives like Mr de Castro to move jobs, you have to pay them more.

 

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Ivan Tchotourian

rémunération Structures juridiques Valeur actionnariale vs. sociétale

Changer la conception de la société par actions

Bonjour à toutes et à tous, voici un très bel article de Susan Holmberg et Mark Schmitt accessible en ligne : « The Milton Friedman Doctrine Is Wrong. Here’s How to Rethink the Corporation » (Evonomics, 9 juin 2016).

 

The compensation of American executives—CEOs and their “C-suite” colleagues—has long been a matter of controversy, especially recently, as the wages of average workers have stagnated and economic inequality has moved to the center of the national debate. Just about every spring, the season of corporate proxy votes, we see the rankings of the highest-paid CEOs, topped by men (they’re all men until number 21) like David Cote of Honeywell, who in 2013 took home $16 million in salary and bonus, and another $9 million in stock options.

(…)

The problem isn’t that the political system doesn’t want to deal with excessive CEO pay. There have been any number of formal efforts to rein in executive pay, involving a host of direct regulation and tax changes. But most of the specific efforts to reduce executive pay—through major policies such as a limit on the tax deductibility of high salaries, as well as more modest accounting and disclosure legislation—have fallen short. That’s because the story of skyrocketing executive pay is a story about our conception of the corporation and its responsibilities. And until we rethink our deepest assumptions about the corporation, we won’t be able to master the challenge of excessive CEO pay, or the inequality it generates. Is the CEO simply the agent of the company’s shareholders? Is the corporation’s only obligation to return short-term gains to shareholders? Or can we begin to think of the corporation in terms of the interests of all those who have a stake in its success—its customers, its community, and all of its employees? If we take the latter view, the challenge of CEO pay will become clearer and more manageable.

 

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Ivan Tchotourian

mission et composition du conseil d'administration rémunération

Féminisation des CA : la rémunération doit être aussi repensée

Le dernier billet de blogue de Les investigateurs financiers porte sur la féminisation des CA : « Forcer l’intégration des femmes dans les conseils d’administration? ». Les auteurs reviennent sur l’importance de la féminisation tout en montrant ses limites tenant aux pratiques de rémunération des administrateurs et des dirigeants.

 

Une question importante circule de plus en plus dans le monde des affaires, à savoir si l’on devrait changer les règlements un peu partout pour favoriser une présence plus équilibrée des deux sexes au sein des conseils d’administration. La société souhaite un traitement équitable des femmes, comme dans le cas des salaires, ce qui s’avère tout à fait juste et logique.

(…) Une sélection axée sur le genre, ou sur n’importe quel critère autre que la compétence, faite de façon systématique, risque d’accroître un problème auquel nous assistons depuis longtemps. Nous croyons que ce dernier a fortement contribué à la rémunération abusive des dirigeants des grandes sociétés, particulièrement aux États-Unis. Il s’agit de la rémunération des administrateurs du conseil eux-mêmes!

(…) Toute élection de administrateurs, si elle est exécutée pour se conformer à une exigence légale quelconque, risque d’amplifier la situation. Que ce soit sur le genre, la race, l’âge ou peu importe, la compétence devrait être le critère premier, comme le mentionnait l’entrepreneur québécois Nicolas Duvernois dans une chronique récente.

 

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Ivan Tchotourian

normes de droit rémunération

TSX projette de donner au site web du contenu

Le cabinet Osler vient de publier une mise à jour intéressante sur le projet de la bourse TSX portant sur l’information divulguée par le biais des sites web des entreprises canadiennes : « Les règles de communication d’information sur les sites Web que projette la TSX étendront la communication relative à la gouvernance d’entreprise et à la rémunération en titres ». Le site web prend du volume !

 

 

La Bourse de Toronto (la TSX) a récemment publié son projet de modification du Guide à l’intention des sociétés qui instaureraient des exigences en matière de communication d’information sur les sites Web à l’endroit des émetteurs inscrits à la cote de la TSX et la révision des obligations de communication d’information relative aux mécanismes de rémunération en titres. Si elles sont mises en œuvre, les nouvelles règles et les révisions connexes aux exigences en matière de communication d’information relative aux circulaires de sollicitation de procurations entraîneront d’importantes modifications aux pratiques en matière de communication d’information pour tous les émetteurs inscrits à la cote de la TSX. Les émetteurs ont jusqu’au 27 juin 2016 pour faire des observations sur le projet de modification.

 

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Ivan Tchotourian

rémunération

Rémunération : le choc des forces

Alors que la France est en train de modifier les règles dans le domaine de la rémunération des dirigeants, cet article de Les Échos.fr revient sur les forces en présence : « Salaire du dirigeant : les forces en présence ». « Aujourd’hui,  à l’exception des entreprises publiques dont les patrons ont, depuis 2012, une rémunération limitée à 450.000 euros par an, la constitution d’un salaire de patron obéit à diverses forces ».

 

La rémunération du patron obéit aujourd’hui à des règles de marché, ainsi qu’à des principes de gouvernance. Est-ce suffisant ? Retour sur les forces en présence.
Je vous laisse découvrir la suite !

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Ivan Tchotourian

engagement et activisme actionnarial rémunération

Binding say on pay coming (probably) to France: What a terrible idea

Critique acerbe du professeur Stephen Bainbridge sur la récente réforme française du Say on pay : « Binding say on pay coming (probably) to France: What a terrible idea » (14 juin 2016). Au regard de sa réputation et de la grande qualité de son travail dans le domaine de la gouvernance d’entreprise, cette critique est à prendre en compte.

Voici un extrait :

 

Professor Jeffrey Gordon argues that the U.K. experience with say on pay makes a mandatory vote a “dubious choice.” First, because individualized review of compensation schemes at the 10,000-odd U.S. reporting companies will be prohibitively expensive, activist institutional investors will probably insist on a narrow range of compensation programs that will force companies into something close to a one size fits all model. Second, because many institutional investors rely on proxy advisory firms, a very small number of gatekeepers will wield undue influence over compensation. This likely outcome seriously undercuts the case for say on pay. Proponents of say on pay claim it will help make management more accountable, but they ignore the probability that say on pay really will shift power from boards of directors not to shareholders but to advisory firms like RiskMetrics. There is good reason to think that boards are more accountable than those firms. “The most important proxy advisor, RiskMetrics, already faces conflict issues in its dual role of both advising and rating firms on corporate governance that will be greatly magnified when it begins to rate firms on their compensation plans.” Ironically, the only constraint on RiskMetrics’ conflict is the market—i.e., the possibility that they will lose credibility and therefore customers—the very force most shareholder power proponents claim does not work when it comes to holding management accountable.

 

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Ivan Tchotourian

rémunération

RSE et bonus des dirigeants

La RSE amènerait-elle des pratiques différentes dans le domaine de la rémunération des dirigeants ? L’entreprise multinationale (L’Oréal) vient de faire savoir publiquement que le bonus des dirigeants de cette entreprise seront attribués sur des critères de RSE (« L’Oréal généralise les bonus verts », Les Échos.fr, 16 juin 2016).

 

pour embarquer les ultimes sceptiques et provoquer une mobilisation des collectifs de travail autour de ce programme stratégique, le pdg annonce qu’à partir de 2016 l’ensemble des patrons de marque et de pays et des membres du comex seront rémunérés sur leurs contributions effectives – et non déclarées. « Une part non négligeable de leur bonus sera indexée sur des objectifs durables, variables selon les responsabilités », précise Alexandra Palt.

 

Pour rappel, l’AMF France, le Conference Board américain plus d’autres travaux propose depuis quelque temps d’intégrer de la RSE dans les règles de rémunération ! Selon un récent article (ici), 65% des entreprises du CAC 40 ont intégré des indicateurs environnementaux, sociaux et sociétaux dans la rémunération variable de leurs dirigeants. Pour cette pratique, la France se pose en pays précurseur.

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Ivan Tchotourian