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Employee Participation in Corporate Governance and Corporate Social Responsibility : à découvrir !

Nouveau working paper de Martin Gelter pour le compte de l’ECGI intitulé : « Employee Participation in Corporate Governance and Corporate Social Responsibility » (Law Working Paper No. 322/2016, juillet 2016).

 

The chapter investigates the impact of employee participation on the board of directors or supervisory board (particularly codetermination) on corporate social responsibility (CSR).

Conceptually, it is important to distinguish between “internal” and “external” CSR. Internal CSR relates to practices of the firm regarding groups with which it is in a long-term contractual relationship such as employees. Employee participation systems serve to protect employees from shareholder opportunism and shift the balance in the distribution of corporate rents in favor of employees, which is why they clearly have an impact on internal CSR. The situation is much less clear for external CSR, which is concerned with effects of corporate activities that are externalities, for example pollution.

I argue that there may sometimes be a tradeoff between internal and external CSR: If a firm is more profitable because it scores badly in terms of external CSR (e.g. because it habitually pollutes), employees may benefit similarly as shareholders. In fact, the interests of shareholders and employees may be largely aligned in this respect, with both either benefiting or being harmed concurrently.

 

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Ivan Tchotourian

engagement et activisme actionnarial Gouvernance mission et composition du conseil d'administration

Changement de visage des actionnaires et émergence d’un nouveau paradigme

La professeure Dionysia Katelouzou publie une très belle étude sur SSRN : « Reflections on the Nature of the Public Corporation in an Era of Shareholder Activism and Shareholder Stewardship ». L’auteure y revient sur le mythe que les actionnaires seraient passifs et que la lecture contractualiste de l’entreprise serait pertinente. Comme elle le souligne, il y a eu un changement de paradigme depuis l’émergence des investisseurs institutionnels consacrant un « investor paradigm for corporate law ».

 

For the greater part of the twentieth century the role of shareholders within the public corporation has been conceptualized within the contractarian framework influenced by the neo-liberal emphasis on market efficiency. For the supporters of the contractual nature of the corporation, shareholders have in general been viewed as the main beneficiaries of corporate activity. Contractarianism goes further, dispelling the notion of shareholder ‘ownership’, and thereby relying on the efficacy of individual contracting and the constraining forces of various markets to control managerial discretion and reduce monitoring costs. Within this contractarian framework shareholders do not wish to be involved in the corporation’s management, nor do they gain any benefits from an active engagement, mainly because of the market efficacy to control managerial discretion and a series of legal and extra-legal obstacles to shareholders’ active involvement. There is, therefore, no a priori reason why shareholders should exercise control over managerial decision-making and any legally imposed reform to empower the monitoring role of shareholders is viewed as unnecessary and counterproductive. Through most of the twentieth century, this contractarian orthodoxy of the rather passive role of shareholders also coincided with practice.

My paper argues that these contractarian assertions in relation to the role of shareholders within the internal functioning of the public corporation do not hold anymore in the face of the rise in the holdings and influence of institutional investors in recent years.

 

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Ivan Tchotourian

engagement et activisme actionnarial Gouvernance objectifs de l'entreprise

Retour sur l’expérience de Ackman au CP

Yvan Allaire et François Dauphin publient un article dans Le Devoir : « L’activisme actionnarial est-il un sport payant? ». Les auteurs reviennent sur l’intervention de l’activiste Bill Ackman au Canadian Pacific. Qu’en déduisent-ils ?

  1. Aucune entreprise n’est à l’abri de l’assaut d’un activiste. Peu importe la taille de l’entreprise ou la composition du conseil, toute société est une cible potentielle. D’ailleurs, la réglementation canadienne est très favorable aux actionnaires activistes.
  2. Pour éviter d’apparaître sur le radar de ces activistes, les conseils d’administration et la direction des grandes sociétés peuvent être tentés de tout mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs trimestriels, les « attentes » des analystes de façon à ce que la valeur de l’action croisse sans cesse ou, à tout le moins, ne chute pas. Bref, la menace de l’activisme actionnarial, que le passage d’Ackman au CP aura rendue bien réelle, pourrait bien avoir comme conséquence d’ajouter aux autres sources de pression exercées sur la direction pour l’inciter à prendre des décisions qui auront un effet positif à court terme.

 

Voici l’introduction de leur article :

 

La saga Bill Ackman au Canadien Pacifique (CP) est terminée. Le milliardaire américain à la tête du fonds de couverture activiste Pershing Square a liquidé ce qui restait de ses actions dans le CP après un passage pour le moins remarqué au sein du chemin de fer canadien. Un « succès » qui laissera peut-être un goût amer aux administrateurs et dirigeants des sociétés canadiennes inscrites en bourse.

Selon différentes sources, les gains réalisés par son placement dans le CP atteindraient 2,6 milliards de dollars américains pour Pershing Square. Au total, c’est entre 6 000 et 7 000 emplois qui auront été supprimés au CP pour réaliser ce beau profit.

 

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Ivan Tchotourian

Gouvernance normes de droit place des salariés Valeur actionnariale vs. sociétale

Salariés et gouvernance : la stakeholder theory en pratique

Voilà la théorie des parties prenantes pleinement appréhendée par le droit ! Le cas de l’entreprise française Morlex démontre que le droit français protège d’autres parties prenantes que les simples actionnaires et que le droit a pleinement un rôle à jouer. Le Monde vient de publier l’issue d’un litige qui opposait entreprise et salariés dans le cadre d’une décision prise en faveur des actionnaires : « Molex : le licenciement de 191 salariés jugé « sans cause réelle ni sérieuse » »

 

Après des années de combat, les « Molex » obtiennent une victoire de taille. Mardi 9 août, la cour d’appel de Toulouse a jugé « sans cause réelle ni sérieuse » le licenciement de 191 salariés du groupe de connectique automobile Molex, dont l’usine de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) a fermé en 2009. La justice a estimé que l’employeur avait agi « avec légèreté » dans ces licenciements et a accordé au total environ 7 millions d’euros d’indemnités
(…) La décision de fermer l’usine de Villemur-sur-Tarn a été prise « alors que le secteur n’était pas en difficulté », a encore jugé la cour d’appel, selon l’avocat. « Tous les rapports révèlent qu’au cours de la période 2004-2009, les dividendes versés aux actionnaires par le groupe ont été multipliés par six et représentaient en 2009 un montant total de 100 millions de dollars (environ 72 millions d’euros, au taux de l’époque) », peut-on en effet lire dans l’arrêt.
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Ivan Tchotourian

 

 

autres publications Gouvernance Normes d'encadrement

Comparer la gouvernance d’entreprise : étude de Martin Gelter

Martin Gelter (professeur à Fordham) nous offre un très bel article « Comparative Corporate Governance: Old and New » pour le compte de l’ECGI (Law Working Paper No. 321/2016). Si vous vous intéressez à la comparaison en matière de gouvernance d’entreprise, c’est un incontournable !

 

The most fundamental comparative corporate governance debates have often focused on two issues.

The first one concerns ownership structure: Why are large corporations in some corporate governance system owned by a multitude of disempowered shareholders, thus effectively giving management free rein? Why are corporations typically governed by a controlling shareholder or a coalition of controlling shareholders in other systems?

The second issue is the role of other ‘constituencies’ of the corporation besides shareholders, of which labor is most central to the debate. Some jurisdictions explicitly give labor an influential voice in corporate affairs, whereas in others its influence is developed through factual power or unintended consequences of legislation.

This chapter explores the interactions between firm ownership and labor, focusing on the United States on the one hand and Continental Europe, particularly Germany, on the other. It distinguishes between ‘old’ and ‘new’ comparative corporate governance, the former referring to the dichotomy studied by scholars of comparative corporate law up to the early 2000s. Recent changes, heralded by intermediated, but widespread share ownership are leading us to a new equilibrium whose contours have only begun to emerge.

Over the past decades, outside investors have gained power both in the United States and in Continental Europe. However, neither in the US nor in Continental Europe has the traditional corporate governance system been completely superseded by a new one. The US remains to a large extent manager-centric. Continental Europe retains powerful large shareholders, and labor as an independent force has remained more important than in the United States. Outside institutional investors – sometimes from the US – have become a player to be reckoned with, thus adding an additional layer of complexity to the system.

 

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Ivan Tchotourian

engagement et activisme actionnarial normes de droit objectifs de l'entreprise

Actionnaires-investisseurs et dirigeants : des tensions (exemple du droit)

« La tension entre fonds et dirigeants devrait persister » (Les Échos.fr, 12 juillet 2016)… voilèa un article illustrant l’activisme croissant de certains actionnaires et ses conséquences négatives (quoique…).

 

La Cour de cassation a donné raison à Eurazeo qui avait licencié pour faute lourde, donc sans droit à indemnités de rupture, Philippe Guillemot, ancien patron d’Europcar… Depuis la crise financière de 2008, les fonds se posent en investisseurs « actifs ».

Les conflits entre les fonds d’investissement actionnaires des entreprises et leurs dirigeants sont courants dans les LBO (rachats d’entreprise par la dette) et, depuis la crise financière de 2008, les premiers n’hésitent plus à évincer les seconds quand les résultats ne sont pas au rendez-vous.

 

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Ivan Tchotourian

engagement et activisme actionnarial mission et composition du conseil d'administration rémunération

Renault plie mais ne casse pas !

Bonjour à toutes et à tous, selon le quotidien Le Monde.fr, Renault va réduire de 20 % la part variable du salaire de Carlos Ghosn (ici). Petite précision : la part variable est réduite… mais la rémunération ne baisse pas !

 

Le groupe automobile français Renault a annoncé, mercredi 27 juillet, que la part variable du salaire de son PDG allait être réduite de 20 % au titre de l’année 2016, trois mois après un vote négatif des actionnaires sur la rémunération de Carlos Ghosn. Ce vote avait conduit le gouvernement à légiférer.

Remerciant les actionnaires de « leur apport constructif », le conseil d’administration de Renault a décidé que la part variable de la rémunération du PDG, conditionnée à la performance de l’entreprise, serait ramenée « de 150 % à 120 % du salaire fixe », qui en revanche ne baisse pas

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Ivan Tchotourian