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Gouvernance parties prenantes Responsabilité sociale des entreprises
Responsabilité Sociale des Entreprises, Développement Durable et Théorie des Parties Prenantes – Une perspective internationale
Ivan Tchotourian 29 juillet 2024
Bravo à mes collègues Odile Uzan et Émilie Hennequin pour la parution de cet ouvrage collectif : « Responsabilité Sociale des Entreprises, Développement Durable et Théorie des Parties Prenantes – Une perspective internationale » (ESKA, 2024).
Résumé :
Dans un 21e siècle toujours aussi turbulent et complexe que le 20e, mais également marqué par une prise de conscience des enjeux écologiques, se repose la question d’un cadre susceptible d’offrir des perspectives pour un écosystème mondial responsable, durable et partenarial (incluant toutes les Parties Prenantes). Cet ouvrage propose une réflexion en croisant quatre angles d’éclairage portant sur : la compréhension du cadre fondateur de la RSE, de son lien indissociable avec le Développement Durable (DD), du rôle indéniable de la Théorie des Parties Prenantes (TPP) pour améliorer sa base partenariale et son opérationnalisation managériale, et de la perspective internationale qui révèle le « mix » entre pressions « cognitives, normatives et coercitives », que construit chaque pays pour s’inscrire et contribuer à cette dynamique mondiale.
C’est donc par la confrontation du triptyque RSE/DD/TPP au mix (pressions cognitives, normatives et coercitives) que cet ouvrage propose aux universitaires et aux praticiens de l’entreprise des cadres d’analyse des dynamiques à l’œuvre et des leviers actionnables afin d’instituer, au niveau international et dans un souci de performance globale, les relations nécessaires entre l’Entreprise et la Société.
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Gouvernance normes de droit Responsabilité sociale des entreprises
Loi PACTE : bilan positif
Ivan Tchotourian 29 juillet 2024
Quel est le bilan de la fameuse loi PACTE ? Cinq ans après son entrée en vigueur, Novethic analyse les avancées, symboliques mais pas que, liées à la raison d’être et aux sociétés à mission.
Extrait :
Affirmer sa Raison d’être : ce n’est qu’un début !
Bon nombre de démarches d’expression de la raison d’être se sont traduites dans les entreprises par des réflexions très fructueuses, qui ont permis de soulever des questions enterrées depuis bien longtemps : à quoi servons-nous, qu’apportons-nous de fondamental à nos parties prenantes, qu’est-ce qui manquerait au monde si nous n’existions pas ? En particulier, d’après le baromètre de la RSE en entreprise, la proportion de salariés qui disent connaître les valeurs de leur entreprise, 58 % en 2023, a progressé de 13 points depuis la loi Pacte, ce qui est considérable. D’après la même enquête, 42% des salariés déclarent que leur entreprise a une mission.
Bien sûr, il faudra du temps pour que ces réflexions décantent et infusent dans les organisations. Ce facteur temps est essentiel dans les équipes, mais aussi dans les Comex et dans les Conseils d’administration. Comme l’indique l’étude “Panorama de la gouvernance” d’EY, depuis quelques années les thématiques ESG commencent à être prises en compte dans les conseils d’administration : “En 2022, 34 % d’entre eux avaient intégré l’analyse de l’impact des changements climatiques dans leurs thèmes de travail quand, deux ans auparavant, ce chiffre était proche de 0″ (Les Echos, 8 mai 2024).
La raison d’être a d’ores et déjà prouvé sa capacité à fédérer l’implication des salariés, notamment les plus jeunes. C’est ce qu’a bien montré une étude intitulée “La raison d’être d’une société est au cœur des préoccupations des nouvelles générations” publiée par l’Edhec fin 2022. Ainsi, 50% des jeunes diplômés se déclarent “très fortement incitées à rejoindre une entreprise pour sa raison d’être“. Des entreprises comme le Groupe La Poste, Veolia, la Mutualité Française ont mis en œuvre ce que j’appelle la raison d’être transformative.
Société à mission : un cadre d’action pour l’entreprise responsable
Les entreprises qui ne se contentent pas d’exprimer leur raison d’être mais veulent lui donner un cadre d’action pour la déployer peuvent se transformer en société à mission (SAM). Selon les derniers chiffres de l’Observatoire des SAM, le cap des 1 600 entreprises vient d’être dépassé.
Ce qui compte, d’abord et avant tout, c’est que la SAM offre à tous les types d’entreprises (à but lucratif ou non, grandes ou petites…) un cadre d’action leur permettant de développer leur projet avec une double stimulation d’exigence bienveillante : celle, interne, du Comité de mission et celle, externe, de l’organisme tiers indépendant (OTI), en charge de la vérification. Cette double régulation produit de l’innovation et incite les entreprises et leurs dirigeants à pousser les feux.
Au-delà du nombre de SAM, c’est la diversification de ces entreprises qui montre le succès de ce cadre d’action. Chaque année, pas à pas, on se rapproche du cœur du réacteur du capitalisme actionnarial traditionnel : la grande entreprise industrielle cotée en bourse. Au tout début de l’aventure, les premières SAM étaient des entreprises de service de taille réduite. Les choses ont radicalement changé, à tel point que d’après Valérie Brisac, déléguée générale de la CEM, “les grandes entreprises sont sur-représentées parmi les sociétés qui ont obtenu la qualité, et 6 % de l’ensemble des grandes entreprises françaises sont désormais des sociétés à mission” (Carenews, 22 mai 2024).
Les SAM s’acclimatent à la bourse. En 2023, quatre nouvelles entreprises cotées sur la place Euronext Paris ont adopté la qualité de SAM, qui s’ajoutent aux 8 entreprises cotées qui l’avaient fait les années précédentes. On observe aussi le développement du secteur industriel, plus gourmand en capitaux, qui doit convaincre des actionnaires de l’intérêt de la SAM : 30 nouvelles SAM industrielles en 2023, dont 7 sont des ETI. A fin 2023, l’industrie représente 8% des SAM, une part qui se rapproche encore un peu plus de celle de l’industrie dans l’économie française (13% du PIB en 2020).
Par ailleurs, à une échelle plus micro-économique, la société à mission a produit de très belles expériences, riches en cohésion d’équipe, en innovations, et en impacts positifs pour la société et pour la planète. J’invite le lecteur, par exemple, à télécharger le troisième rapport du Comité de mission du Groupe La Poste, publié début avril 2024 et à visiter le site de la CEM pour constater la richesse des initiatives mises en avant par les PME.
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Normes d'encadrement Responsabilité sociale des entreprises
L’aviez-vous vu cet ouvrage sur la tétranormalisation ?
Ivan Tchotourian 29 juillet 2024
Belle lecture que cet ouvrage sur le concept de tétranormalisation qui est au coeur de mes recherches dans le domaine de la RSE : TÉTRANORMALISATION : PROFUSION DES NORMES ET DÉVELOPPEMENT DES ENTREPRISES (EMS éditions, 2020). Je ne suis pas certain que vous aviez appris la parution de ce livre…
Résumé :
De nombreux ouvrages ont abordé la question des normes. Parmi les théories existantes, celle de la Tétranormalisation soulève la question de l’intégration constructive des normes au sein de l’entreprise ou de l’organisation, permettant de préserver sa capacité de survie et de développement.
L’objectif est de comprendre l’environnement réglementaire et normatif pour le piloter de manière proactive, de mettre en commun les compétences, les expériences innovantes et d’identifier les impacts du management socio-économique innovant. Cet ouvrage permet d’ouvrir de nouvelles réflexions afin de mettre en valeur la gestion des normes en vue de développer la responsabilité sociale durablement supportable des entreprises.
La 33e édition du Colloque d’Automne de l’ISEOR rassemble un large éventail d’acteurs concernés par les enjeux de la prospérité, du management comme source de création de valeur socio-économique et de développement humain : Adelphi University (États-Unis), CNAM-Paris, CNAMLIRSA Paris, Democracy Reporting International (Liban), EADA – Business School Barcelone (Espagne), ESSEC Business School, IAE de Bordeaux, iaelyon – Université Jean Moulin, Institute “AI and change management” – Shanghaï University of International Business and Economics (Chine), Institut international de l’Audit Social et Académie de l’Éthique, Institut de Management socio-économique Minneapolis (États-Unis), Institut SAPIENS, Université Alberta (Canada), Université Autonome de Chihuahua (Mexique), Université de Balamand (Liban), Université de Franche-Comté, Université Gustave Eiffel, Université de Málaga (Espagne), Université de Montpellier, Université Saint-Joseph (Liban), Université Technologique de Aguascalientes (Mexique), St. Scholastica College (États-Unis).
L’ouvrage met aussi en évidence, par de nombreux témoignages internationaux de dirigeants, cadres d’entreprises industrielles, tertiaires et d’organisations de service public, l’efficacité et l’efficience du management socio-économique, implanté avec succès depuis plus de 44 ans. Les témoins de ces actions innovantes sont représentés par : Adapei Les Nouelles Côtes d’Armor, Adminima, Aguacates Sánchez Hass (Mexique), Akoros Stratégie, AnD HR Solutions LLP (Inde), Arcenciel (Liban), Caisse d’Épargne Région Auvergne-Rhône-Alpes, Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise – CJD (Maroc), Centre Médical Régional, St. Croix (États-Unis), CUB Architecture, CX Machinery Ltd (Chine), Étude Canllo Montoto (Argentine), EY Consulting, E. Leclerc Luçon, E. Leclerc St Gilles-Croix-de-Vie, France Silver Eco, Intersport, Lebanon Reforestation Initiative (Liban), Manpower Belgique & Luxembourg, MR Asesoria (Espagne), MSE France, Néobulle, OPCO EP, Persea Trucking (Mexique), Robert-Louis Meynet, Savoie Volailles, Siléane, SLB Médical, Ville de Lyon.
Le concept de management socio-économique, né en Europe, est largement publié aux États-Unis, où son originalité a été reconnue par l’Academy of Management.
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finance sociale et investissement responsable Normes d'encadrement normes de droit Responsabilité sociale des entreprises
L’ESMA publie un rapport sur le greenwashing
Ivan Tchotourian 29 juillet 2024
Le 6 juin 2024, l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF-ESMA) a publié son rapport final sur l’écoblanchiment dans le secteur financier : ESMA36-287652198-2699.
- Pour accéder au rapport : cliquez ici
Quelle constatations faites ?
NCAs can leverage on their mandate to protect investors and on existing provisions in the EU Regulatory Framework, for sustainability-related supervision and enforcement. As a type of miscommunication or misconduct, greenwashing can be captured by existing EU rules prohibiting misleading information. Greenwashing can also be addressed by acting on infringements against a series of specific sustainability-related requirements introduced in the EU in recent years.
So far, NCAs have reported having detected only a limited number of actual or potential occurrences of greenwashing.
Formal enforcement decisions are, up to now, limited as well.
To address the need for specialised knowledge, NCAs and ESMA have started building sustainability-related capacities and expertise through training programs, recruitments, cooperation with relevant national agencies or dialogue with nongovernmental organizations (NGOs).
Quelles priorités ?
NCAs are expected to gradually deepen their critical scrutiny of sustainability-related claims. To achieve this, they are invited to continue increasing human resources and expertise, making investments in supervisory tools such as SupTech solutions and further embed greenwashing risks in their respective supervisory work programmes.
ESMA will continue to support the monitoring of greenwashing risks, the deployment of SupTech tools, and capacity building. In addition, ESMA will prompt Common Supervisory Actions where needed. ESMA may produce additional guidance for market participants and supervisors in high-risk areas of greenwashing.
The European Commission is invited to reinforce NCAs’ and ESMA’s mandates in certain areas, such as for benchmarks, and make sure all NCAs have the powers to promote retail investors’ financial education. Whenever possible, the Commission should ensure the legislative framework supports NCAs’ access to data.
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Normes d'encadrement normes de droit responsabilisation à l'échelle internationale Responsabilité sociale des entreprises
Dégâts climatiques : les pétrolières responsables !
Ivan Tchotourian 29 juillet 2024
L’État américain du Vermont vient de faire adopter une loi inédite. Elle vise à faire payer les grandes entreprises pétrolières pour les dégâts climatiques causés par leurs activités, fortement émettrices de gaz à effet de serre.
En vertu de cette nouvelle législation, le trésorier de l’Etat devra publier d’ici janvier 2026 un rapport sur le coût total estimé pour les résidents du changement climatique sur la période 1995-2024 en prenant en compte ses effets sur la santé, les ressources naturelles, l’agriculture, le développement économique ou encore le logement. Ensuite, ces coûts seront imputés aux plus grandes entreprises pétrolières, ayant émis plus d’un milliard de tonnes de CO2 sur la période et ayant un lien avec le Vermont. Pour l’instant, les montants ne sont pas connus mais ils s’élèveront à plusieurs centaines de millions de dollars.
Le Maryland, le Massachusetts, New York ou encore la Californie ont également présenté des projets de loi similaires cette année, mais aucun n’a encore réussi à les faire adopter.
Merci à Novethic pour l’information (ici).
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actualités internationales devoir de vigilance Gouvernance normes de droit Responsabilité sociale des entreprises
Publication au JOUE de la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (5 juillet 2024)
Ivan Tchotourian 5 juillet 2024
La directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité a été publiée au JOUE du 5 juillet 2024 (Directive (UE) 2024/1760 du Parlement européen et du Conseil du 13 juin 2024 sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité et modifiant la directive (UE) 2019/1937 et le règlement (UE) 2023/2859).
- Vous trouverez au lien suivant l’accès à ce texte important : ici
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Nouvelles diverses
Attentes à l’échelle internationale et canadienne : droits de la personne et approvisionnement
Ivan Tchotourian 5 juillet 2024
Le Gouvernement du Canada vient de publier ses Attentes à l’échelle internationale et canadienne : droits de la personne et approvisionnement (4 juillet 2024). Un excellent rappel de ce qui est dorénavant attendu et aussi des positions internationales dans le domaine. Les entreprises ne peuvent plus ignorer la problématique du travail forcé et du travail des enfants !
Je vous signale aussi que les ressources indiquées en bas de page sont toujours précieuses.
Extraits :
Le droit de ne pas être soumis à l’esclavage, au travail forcé et à la traite des personnes est un droit de la personne.
Les attentes entourant les risques en matière de droits de la personne dans les chaînes d’approvisionnement évoluent. De nombreux pays sont en train d’adapter leurs exigences envers les entreprises pour mieux respecter leurs engagements internationaux. Les entreprises internationales font donc face à des exigences accrues.
(…)
Développements récents au Canada
Les engagements du Canada sur la scène internationale ont entraîné des changements importants à l’échelle nationale.
Stratégie nationale
La Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes 2019 à 2024 fournit un cadre pour :
- élaborer des mesures de soutien aux victimes et aux survivants fondées sur des données probantes
- accroître la sensibilisation
- mieux répondre aux problèmes de sensibilité culturelle en travaillant avec les services et en les adaptant aux besoins des communautés autochtones et protégées
- renforcer la collecte de données afin de mieux comprendre les moteurs de la traite des personnes et les réponses qui y sont apportées
- adapter et perfectionner le rôle des services d’application de la loi et du système de justice pénale
- développer et améliorer les activités d’approvisionnement gouvernemental
- établir et renforcer nos partenariats nationaux et internationaux avec les institutions gouvernementales, les organisations de la société civile et les entreprises
Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes 2019 à 2024
Consultations publiques
Le gouvernement du Canada a organisé des consultations publiques en 2020 afin d’élaborer une stratégie sur la conduite responsable des entreprises canadiennes à l’étranger. L’objectif était de guider l’approche du Canada en matière d’éthique au sein des entreprises internationales et des chaînes d’approvisionnement.
Une stratégie pour l’avenir : la conduite responsable des entreprises canadiennes à l’étranger
Un rapport de consultation des parties prenantes sur l’exploitation de la main-d’œuvre dans les chaînes d’approvisionnement a été publié en 2022, et un consensus s’est dégagé sur le fait que des actions allant au-delà des initiatives actuelles sont nécessaires.
L’exploitation de la main-d’œuvre dans les chaînes d’approvisionnement mondiales : rapport – Ce que nous avons entendu
Nouvelle loi
Plus récemment, la Loi sur la lutte contre le travail forcé et le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement est entrée en vigueur le 1er janvier 2024.
Selon cette Loi, les entreprises qui atteignent un certain seuil doivent fournir un rapport annuel sur les mesures qu’elles ont prises pour prévenir le recours au travail forcé et au travail des enfants dans leurs chaînes d’approvisionnement.
Loi sur la lutte contre le travail forcé et le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement
Les entreprises canadiennes doivent se préparer à :
- des obligations accrues en matière de déclaration
- de l’encadrement
- des obligations d’atténuation
En 2020, à la suite de l’entrée en vigueur de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), remplaçant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), le Canada a mis en place une interdiction d’importation sur les marchandises produites par du travail forcé (numéro tarifaire 9897.00.00 de l’Annexe du Tarif des douanes).
Les interdictions d’importation sont des mesures législatives, appliquées par les autorités gouvernementales, visant l’importation de marchandises produites dans des pays où des allégations de travail forcé ou de violations des droits de la personne ont été signalées.
Interdiction d’importation sur les marchandises produites par le travail forcé (8 février 2021)
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